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![]() Cependant, le Saint Béni soit-Il, qui se préoccupait de la quiétude de son fidèle serviteur, donna au Sultan assez de circonspection pour comprendre que ses ministres n'agissaient que par jalousie et il ne prêta pas attention à leurs propos. Un jour, les médecins de la Cour vinrent chez le Sultan et lui dirent qu'il était faux de considérer le Rambam comme le plus compétent des médecins de la Cour. Bien au contraire, leur savoir était bien plus grand que le sien. Il ne convenait donc pas de lui confier la responsabilité de la santé du Sultan et de sa famille. Le Sultan leur répondit qu'ils avaient peut-être raison mais qu'il faudrait le lui prouver : "Si l'on vérifie le bien fondé de vos paroles je le démettrai de ses fonctions", dit-il.
Les médecins relevèrent le défi, et le lendemain, ils amenèrent un aveugle auprès du Sultan. "Cet homme est aveugle depuis sa naissance; nous allons le guérir et lui donner la vue", dirent-ils. ![]() Le Sultan écouta ces paroles et dit : "Maintenant, nous pourrons savoir lequel parmi vous est le plus compétent". Un médecin s'approcha de l'aveugle et lui administra quelques gouttes d'un liquide et, peu de temps après, les yeux du malade furent illuminés et il s'écria : "Je vois! Je vois!". Le Sultan demeura ébahi et voulut prononcer quelques mots. Alors qu'il cherchait encore, le Rambam s'approcha de l'homme guéri et lui montra un foulard rouge : "Je voudrais savoir si tu vois parfaitement bien; dis-moi quelle est la couleur de ce foulard ?" "Rouge!" s'écria l'homme enthousiasmé. "D'où connais-tu la couleur de ce foulard, toi qui n'a jamais vu de couleur de ta vie'! Toi, aveugle de naissance!" ![]()
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