

Le point de vue scientifique
La science pense généralement, que si l'on découvrait des extraterrestres, toutes les religions s'effondreraient car tout serait à revoir... Surgiraient, en effet, selon eux, des problèmes éthiques, psychologiques et autres...
La frustration serait générale, car l'homme est toujours persuadé au fond de lui-même d'être le seul habitant de cet univers.
La découverte d'une autre « chose », ailleurs dans la galaxie, nous amènerait à un changement profond de notre approche sentimentale de l'univers. Nous touchons ainsi le fond du problème : l'unicité de l'homme dans l'espace.
Il faut d'emblée distinguer entre l'existence ailleurs d'une autre forme de vie à l'état le plus simple, et celle d'une vie douée d'intelligence ou de sens moral, d'une vie pourvue d'un véritable libre-arbitre ou même d'une Tora.
Retrouver une plante en dehors de la Terre est une chose, un animal une autre chose, et découvrir des êtres qui ressembleraient à l'homme serait d'une autre dimension.
L’univers
Abordons le problème au plan scientifique et voyons ce qui a pu être dit ou écrit sur notre univers.
Il est intéressant de noter que lorsque le Tanakh (la Bible) veut évoquer des quantités innombrables ou des multitudes infinies, elle a recours à deux comparaisons : le nombre de grains de sable trouvés au bord de la mer ou bien le nombre d'étoiles dans la voie lactée.
Les astronomes avancent le chiffre de 10 puissance 18 à 10 puissance 20 étoiles dans l'espace. La Guémara Bérakhote 32b, pour sa part, donne le chiffre de 10 puissance 18 !
Il n'y a pas de hasard possible... L'histoire des sciences en général, et de l'astronomie en particulier, est parsemée de révolutions à travers les siècles.
Tandis que Ptolémée défendait l'idée d'une Terre centre de tout, Copernic et Galilée affirmaient pour leur part, au prix de mille dangers, que le soleil était lui, le centre de l'univers. Ils risquaient pour cela le bûcher de l'inquisition et leurs écrits furent interdits.
Puis il y eut Brahe, Kepler, Newton et d'autres, et cette discussion est loin d'être close !
Au début de notre siècle, en 1918, Shapley démontrait que notre système solaire ne serait en aucun cas le centre de l'univers, ni meme le centre de notre propre galaxie
Nous sommes donc, en définitive, placés dans un coin perdu de l'univers !
LA PLACE DE L’HOMME DANS L’UNIVERS
Ajoutons que les quelques milliards d'individus peuplant la terre ne sont, en nombre, pas grand-chose dans un univers où les étoiles, planètes, atomes ou autres se comptent par des chiffres qui dépassent l'imagination. Le nombre d'étoiles de notre galaxie dépasserait les 100 milliards.
Mais pour la vie, de quoi a-t-on besoin ? Sûrement pas d'étoiles, qui sont en fait des soleils morts ou vivants. Nous n’avons besoin que d'une planète qui tournerait autour d'un soleil, ce dernier offrant de son énergie à son astre satellite. L'origine des planètes est d'ailleurs aussi un point d'interrogation.
Celles-ci viendraient du choc entre une comète et un soleil, la comète rebondissant pour être lancée sur une orbite autour de ce même soleil. D'autres savants supposent que ces planètes résulteraient de la solidification lente de boules de gaz.
A ce jour, combien de planètes existe-t-il ? En 1984, on écrivait qu'il était possible que d'autres planètes soient en train de se former quelque part, dans un autre coin perdu de l'univers. Il s'agit là, bien sûr, de possibilités pour le moins théoriques jusqu'à présent, probabilités infimes, si l'on peut dire.
Les scientifiques supposent qu'il existerait au plus quelques dizaines d'étoiles qui pourraient avoir des planètes autour d'elles, et qui se situeraient à moins de 20 années lumières de la Terre.
Encore faudra-t-il y arriver ! De nos jours on peut voyager à plus ou moins 50.000 km/heure, la lumière se déplaçant elle à 300.000 km/seconde...
En ce qui concerne l'apparition de la vie, les scientifiques avancent l'hypothèse du "bouillon chimique primitif" ou "soupe primordiale". C'est un scénario selon lequel les plus anciens systèmes génétiques d'auto-réplication (probablement de l'ARN, ou des molécules comparables comme des protéines particulières) sont devenus plus complexes et se sont enveloppés dans un sac lipidique pour aboutir aux « protobiontes » ou « progénotes » à l'origine des cellules. Celui-ci aurait reçu des décharges électriques transformant les atomes en acides aminés, matière première pour la constitution d'une vie.
La synthèse naturelle prendrait le relais pour aboutir à des molécules plus complexes capables de former des macromolécules, elles-mêmes à la base, par recombinaisons successives, de matériels génétiques puis de cellules élaborées.
Nous reviendrons sur les probabilités possibles de la réalisation de telles chaînes successives. Mais au départ, il est nécessaire d'avoir de l'oxygène, de l'hydrogène ou de l'eau. Or, pour l'instant, aucun indice ne permet de suspecter la moindre présence d'eau ailleurs que sur la Terre. Toutefois, et malgré tous ces écueils, le raisonnement scientifique se basant sur l'existence d'une vie sur Terre, admet l'existence possible de cette même vie ailleurs !
Tant que l'on n'a pas eu de preuves du contraire, pourquoi pas ?
Soupe primordiale primitive
Les croyances de l’homme
Un regard sur l'histoire des peuples, nous permettrait de constater que juifs et non juifs ont tous évoqué l'éventualité d'une vie extra-terrestre.
Avant même Copernic et Galilée, un grand sage vivant en Espagne, Rabbi Yéhouda Bèn Barzilaï, discutait largement de cette hypothèse.
Il a été suivi plus tard par Rav Y. Crescas, autre grand sage juif (maître de Rabbi Yossèf Albo, philosophe renommé du moyen âge).
Galilée, Descartes, Kepler, en faisaient de même chez les non juifs. Notre siècle a vu se développer de façon extraordinaire une littérature scientifique traitant d'une vie extra-terrestre quasi probable, l'homme ne pouvant être qu'un habitant d'un coin perdu de l'univers.
Mais revenons à notre bouillon primitif. Tout le monde scientifique s'accorde à penser que la probabilité d'une évolution telle qu'elle a été décrite précédemment paraît infime, bien que possible.
En effet, ces molécules complexes porteuses potentiellement de la vie, sont excessivement dépendantes, dans leur stabilité, des conditions extérieures. Il en est ainsi, également, de toutes les étapes qui ont été nécessaires à cet aboutissement.
Tout changement dans ces conditions pouvait compromettre un chaînon dans la suite des réactions, le résultat obtenu jusque-là ayant de fortes chances de ne plus évoluer, les conditions extérieures se transformant de façon irréversible.
Découverte de molécules essentielles au vivant dans une météorite. La découverte dans l’une d’entre elles de cytosine et de thymine, deux molécules entrant dans la composition de l'ADN et de l'ARN, relance le débat.
Calculs scientifiques
Concrètement, le calcul de probabilité pour voir se réaliser de telles réactions, a été fait :
supposons qu'entre le bouillon primitif et l'homme actuel 100 étapes soient nécessaires, ce qui est tout à fait raisonnable.
Supposons également qu'à chaque étape, deux possibilités seulement s'offrent à la chaîne de réactions. La probabilité d'arriver au but recherché serait de l'ordre de 2 100 (soit 10 puissance 35).
En réalité, beaucoup plus d'étapes sont nécessaires et de nombreuses possibilités s'offrent à l'évolution de chaque étape. C'est ainsi qu'un biologiste avance le chiffre de 10 300 comme plus vraisemblable.
Pour réaliser l'importance de ces chiffres, nous pouvons, par exemple, les comparer au nombre total de protons évalués dans l’espace : il est de 1 0 puissance 80. Ou encore le nombre total de secondes évaluant la durée de l'existence de notre galaxie : 1 0 puissance 18 ! Ces chiffres bien qu'astronomiques, sont donc très nettement inférieurs au 10 300 nécessaire à la formation de l'être humain.
On peut toujours se voiler la face et dire que cela est toujours possible ! Oui, mais quelles seraient les conséquences d'une telle affirmation compte tenu de son caractère tellement peut crédible ? Alors, vie extra terrestre ou pas ? Si la science ne dévoile pas grand-chose pour l'instant, le Tanakh non plus !
Tous les commentaires concernant notre sujet semblent se concentrer sur les premiers jours de la création dont les termes sont voilés. Rien n'est clairement écrit également au niveau des Midrachim (Commentaires sur la Torah) qui donnent avec parcimonie, des interprétations sur lesquelles nous reviendrons.
Mais il nous semble important d'aborder au préalable une question : Si la vie extraterrestre existe (et la Torah le permet, même si la science ne peut encore le prouver) quelles en seraient les conséquences ou les remises en question possibles ?
Unicité de D-ieu, Unicité de l’Homme
La plus évidente serait l'unicité de l'homme. Mais lorsque l'on aborde l'être humain, est-ce son unicité que l'on doit mettre en avant ou plutôt toutes les valeurs qu'il veut représenter, sa dignité, sa recherche éthique et morale, valeurs sans lesquelles aucune religion n'est possible ?
D-ieu s'est dévoilé à l'homme dans ce monde car il a trouvé que cela en valait la peine: l'homme a une certaine valeur. Et s'il existe un autre monde habité, en quoi cela peut-il modifier cette appréciation ? Contrairement aux apparences, nous n'avons pas soulevé là un problème théorique, mais plutôt un problème d'ordre anthropocentrique ou même tout simplement psychologique. L'homme est-il unique ? Si l'on dit que l'homme est à l'image de D-ieu, qu'entend-on par cette ressemblance ?
Celle-ci peut se situer au niveau rationnel : l'intelligence ; ou bien au niveau éthique : le libre-arbitre ; ou bien encore au niveau mystique : la créativité... Tout le monde possédant ce Tsélèm Elokim, cette image de D-ieu, tous les êtres sont concernés.
Pourquoi pas d'éventuels martiens ?
