![]() La plupart des médecins juifs écrivaient leurs ouvrages en arabe, les livres médicaux écrits en langue hébraïque sont relativement peu nombreux. Au VIe siècle Assaf Le médecin Asaph fait cependant preuve d'originalité. Il entrevoit le caractère congénital de certaines maladies; il pressent la circulation du sang et dénombre pas moins de 360 artères qu'il distingue des veines non pulsatiles. Comme les Talmudistes, il pense que le cœur est le siège principal du sang et non le foie. Il écrit un ouvrage consacré au pouls et aux urines, un autre aux pathologies de l'appareil digestif. Il a sans doute été un des premiers à affronter le problème de la transcription de la pensée médicale dans une langue non encore enrichie en vocabulaire "technique"; en effet l'hébreu ne dispose pas des mots savants, créés par les grecs. En dépit de cette difficulté, Asaph a su décrire la science médicale de son temps. Son œuvre a été introduite en France par Malkhir qui fonda au VIIIe siècle l'école rabbinique de Narbonne. Fresque représentant l'astronome Isaac Israéli Au VIIe siècle, la conquête et l'arabisation propage l'Islam sur le rivage sud de la méditerranée et une partie de la péninsule ibérique. Dès lors, les juifs minoritaires seront contraints de vivre au milieu des musulmans, détenteurs du pouvoir. Ils écriront aussi bien en hébreu qu'en arabe ou même en latin, afin de communiquer avec les savants de religion chrétienne. Autres médecins juifs arabisés, à mentionner
A Kairouan vers la fin du VIIIe siècle
- Ishaq ibn Imran, originaire de Bagdad, exerça à Kairouan à la cour des Aglabites. Né en Egypte, probablement à Alexandrie, il fut probablement spécialiste des yeux au Caire de 875 à904. Il a emigré vers l'âge de 50 ans à Kairouan, la capitale du Maghreb de l'époque où Ubayd Allah al-Mahdi, fondateur de la dynastie des Fatimides dont il devint le médecin particulier. Il est connu pour avoir vécu célibataire et centenaire. Isaac Israeli est considéré comme étant un des plus célèbres médecins du Moyen Age, il est également philosophe et astronome, juif de culture arabe, surnommé "le grand prince de la médecine," il s'attacha à faire connaître l'œuvre de Asaph de Tibériade dans les milieux musulmans du Caire et de Kairouan. La saignéeParmi les ouvrages philosophiques d'Israeli on peut citer :- le "Traité de l'Esprit et de l'Âme" (Sefer ha-Ru'ah ve-ha-Nefesh). - le "Livre des Eléments" (Kitab al-Ustuquat) dans lequel l'auteur traite des idées d'Aristote, Hippocrate et Galien. - le "Livre des Définitions" (Kitab al-Hudud wal-Rusum). Ce livre ainsi que le livre des éléments furent sévèrement critiqués par Maimonide dans une lettre à Samuel Tibbon. - Un Livre de Métaphysique (Kitab Bustan al-?ikimah). - Un traité de philosophie (Kitab al-?ikmah). - Un traité de logique (Kitab al-Madkhal fi al-Mantik). Au Caire, du temps de Saladin, plusieurs médecins juifs, ralliés pour la forme à l'Islam, jouirent d'une bonne réputation:
- Nathanael dit l'Egyptien (XIIe siècle), - David ben Salomon (1161-1241), - Musa ibn al-Azar, Mohammed Tamini originaire de Cordoue. Et surtout Maïmonide et quelques membres de sa famille: son beau-frère Abu al-Maali, son fils Abraham (1183-1254) et son petits-fils David (1212-1300). |

Livre de medecine juive de l'époque vendu par Sotheby