Un bédouin s'en va avec son âne et deux outres pour les remplir d'eau à une source. Lorsqu'il en revient, on peut voir les deux outres remplies, l'une d'eau et la seconde de cailloux. Les passants qui le voient revenir proposent deux explications à ce comportement. Un groupe affirme qu'il n'a pas empli la seconde outre d'eau du fait qu'elle était percée, et c'est pourquoi il s'est vu dans l'obligation de la remplir de pierres, afin d'équilibrer la charge de son âne. D'autres avancent que la seconde outre était en aussi bon état que la première, mais il ne l'a remplie de cailloux que parce que la source s'est tarie, et c'est pourquoi ce bédouin a rempli la seconde outre de pierres, pour équilibrer la charge de son âne. Lesquels d'entre eux avaient vu juste ?
Il est évident que la seconde outre était percée. En effet, dans le cas inverse, pourquoi cet homme aurait-il surchargé son âne inutilement ? Il lui aurait suffi de partager la quantité d'eau disponible entre les deux outres vides, sans avoir à se fatiguer à remplir la seconde outre de cailloux.
Imré Bina (Bèn Ich 'Haï)