Seuls, parmi les prisonniers qui n'étaient pas immédiatement envoyés à la mort, figuraient ceux qui étaient nécessaires au fonctionnement du camp (y compris les Sonderkommandos contraints de participer à l'extermination des prisonniers). Au printemps 1943, lorsqu'il il devint clair pour les prisonniers que le camp serait démantelé – après qu'ils aient été exterminés – ceux-ci, de concert avec les prisonniers de guerre russes, commencèrent à organiser un groupe de résistance.
Menés par un par un juif polonais, Leon Feldhendler, et un prisonnier de guerre, juif russe, Alexander Perchesky, les révoltés tuèrent 12 gardes du camp (des allemands et des ukrainiens) et 300 d'entre eux parvinrent à s'échapper. Une centaine d'entre eux fût capturés, nombreux sont ceux qui périrent dans les champs de mines autour du camp. Les autres ont pu disparaître dans les forêts avoisinantes. Parmi eux, seule une cinquantaine survécut jusqu'à la fin de la guerre.
Quelques jours après la révolte, Sobibor – qu'Himmler avait effectivement prévu de transformer en camp de concentration – fut fermé et démantelé, des arbres furent plantés partout sur les vestiges du camp pour les dissimuler. En mois d'un an et demi, près de 250 000 juifs furent exterminés à Sobibor.
Cet épisode (l'un des trois révoltes intervenues dans un camp) inspira à Claude Lanzmann, le réalisateur de Shoah, un film documentaire réalisé à partir du témoignage de Yehuda Lerner, un survivant : Sobibor, 14 octobre 1943, 16 heures.
Source : Infos Israel