Albert Goering
En fait, la sinistre « Solution finale » décidée par les nazis en 1942 lors de la fameuse Conférence de Wanesee révoltait Albert Goering qui s'était opposé au régime hitlérien depuis le premier jour. Ainsi refusait-il courageusement de répondre au salut nazi alors qu'il travaillait au ministère allemand de l'Exportation pendant l'occupation nazie de la Tchécoslovaquie.
Lorsque les camps d'extermination furent construits, il se rendit dans l'un des camps et fit monter des dizaines de Juifs dans un camion pour les faire ensuite relâcher dans une forêt… Mais Albert fit de la prison après la guerre, car les enquêteurs alliés refusèrent de croire que son histoire était vraie, toujours en raison de son nom de famille... Mais il fut finalement libéré après qu'une nouvelle enquête eut révélé les témoignages personnels de Juifs qu'il avait sauvés. En effet, les Juifs qui se souvenaient de lui ou qui avaient entendu parler de ses actions de sauvetage l'aidèrent après sa libération.
Burke relate ainsi qu'à Vienne, Albert vit un jour des nazis forcer des femmes juives âgées à astiquer les trottoirs à genou. Il prit alors la place de l'une de ces femmes et lorsque les SS virent son nom de famille sur ses papiers, ils préférèrent passer l'incident sous silence… Albert Goering put ainsi échapper à plusieurs reprises à une mort certaine pour avoir aidé et sauvé des Juifs ! « Albert et Hermann étaient certes des rivaux politiques et idéologiques dans la vie publique, mais en privé, ils restèrent néanmoins des frères fidèles », écrit Burke dans Thirty-Four, qui cite aussi la liste impressionnante - établie par Albert lui-même - du nombre important de Juifs qu'il sauva lui-même à cette époque…
C'est lors de vacances passées en famille qu'Albert apprit l'occupation de l'Autriche par les nazis et l'envoi du vieil archiduc de la famille royale autrichienne au camp de la mort de Dachau. Son frère Hermann lui offrit alors de réaliser un souhait qui lui était cher : Albert demanda donc la libération immédiate de l'archiduc, et son frère Hermann fit libérer le lendemain même ce membre éminent de la famille royale qu'Albert inscrivit comme n° 12 sur sa liste… Plus tard, c'est par pure affection pour son frère qu'Hermann obtint l'annulation d'un ordre formel d'arrestation le visant.
Toutefois, quand ce dernier utilisa un camion pour sauver des Juifs d'un camp d'extermination, le régime nazi ordonna de le tuer, et il dut vite s'enfuir. Après la guerre, Albert n'hésita pas à se présenter aux autorités américaines en disant ce qu'il pensait du nazisme et ce qu'il avait fait... Quant à Hermann Goering, il se suicida, tandis qu'Albert, après son emprisonnement, finit par retrouver sa famille auprès de laquelle il vécut jusqu'à son décès en 1966 à Munich.
Source : Hamodia