Juifs de Fez en 1900
Son mari avait perdu son travail. Malade, elle était restée en Egypte avec son nouveau-né, alors que son mari était allé chercher du travail en Europe. Elle est partie sans rien – tout comme 25.000 autres juifs expulsés par Nasser, et contraints de signer un document attestant qu'ils ne reviendraient jamais. Dans un dernier acte de haine, les douaniers saccagèrent sa valise ainsi le landau de son bébé.
Sarah s'exprimait à l’occasion d'une conférence, à la Chambre des Lords, dans le cadre du Congrès pour rendre justice aux Juifs des pays arabes. JJAC, une coalition internationale qui réunit soixante dix sept organisations, tient son congrès à Londres, et a pour objectif de défendre les droits des 856 000 réfugiés Juifs (selon les chiffres indiscutables de l'ONU) comme Sarah. L'exode a commencé il y a soixante ans lorsque les Etats arabes, bien décidés à écraser militairement le nouvel Etat d'Israël, se sont retournés contre leurs paisibles communautés juives. Les violences de rues avaient tué plus de cent cinquante Juifs. En dix ans, plus de la moitié des Juifs avaient fui ou avaient été expulsés, à cause de lois discriminatoires, des extorsions, des arrestations, des internements et des exécutions. Ceux qui restèrent devinrent des sujets, des otages politiques du conflit arabo-israélien. Aujourd'hui, 99.5% des juifs – pratiquement tous hormis quatre mille cinq cent personnes – sont partis. En tant qu'historien, Nathan Weinstock a observé que même les juifs de l'Allemagne de 1939 n'avaient pas été aussi soigneusement « ethniquement nettoyés » que dans les pays arabes.
Camp de transit
Au mois d'avril 2011, l’ONG « Justice pour les Juifs des Pays Arabes » (JJAC) a obtenu un résultat important, car le Congrès américain a adopté pour la première fois une résolution sur les réfugiés juifs : Toute future résolution mentionnant les réfugiés palestiniens devront explicitement mentionner également les réfugiés Juifs des pays arabes. La résolution parle de reconnaissance, et non de restitution, bien que les pertes juives aient été évaluées au double de la valeur des pertes palestiniennes. Cette résolution pourrait participer à un accord de paix, par la reconnaissance du fait qu'il y a eu des victimes des deux côtés. Ainsi, rendre justice aux Juifs n'est pas simplement un impératif moral, mais également la clef de la réconciliation. De plus, un obstacle important à la paix pourrait être levé si le « droit au retour » des Palestiniens était contrebalancé par le « droit des Juifs à NE PAS retourner » dans les tyrannies arabes, ce qui serait la reconnaissance de fait d’un échange de population de nombre à peu près égal. Les réfugiés juifs, qui ont passé jusqu'à douze ans dans les camps de transit israéliens, pourraient également servir d’exemple au reclassement (dans des pays arabes ou dans un éventuel état palestinien) des réfugiés arabes languissant dans les camps. En attendant, la prise de conscience de la « Nakba juive » se développe : un juif libyen qui s'est sauvé, par crainte pour sa vie, s'est adressé au Conseil des droits de l'homme de l'ONU. Les réfugiés Juifs ont été mentionnés à Westminster au Parlement de Grande Bretagne, et sur la radio de la BBC. Aux États-Unis, au Canada et au Parlement européen, la campagne pour leur faire justice s’active. A la réunion de mardi, Sarah témoignera du fait que deux sortes de réfugiés ont émergé du conflit arabe-israélien. Le Royaume-Uni sera invité à rechercher quel rôle il pourrait jouer pour résoudre les problèmes de tous les réfugiés du Moyen-Orient. Il y a cinquante deux ans, Sarah a rejoint son mari en Angleterre ; ils ont reconstruit leur vie en laissant derrière eux l'Egypte. Cela ne signifie pas qu’il ne faut pas leur rendre justice. Lire la suite: http://www.europe-israel.org/2011/10/la-reconnaissance-de-la-%c2%ab-nakba-%c2%bb-juive/#ixzz1dl6KCZvf
Source : Europe-Israel