
Nécessité macabre : si jamais un soldat tombe au combat, il faut rapidement savoir sous quel rite il doit être enterré… L’armée américaine a bien proposé à tous ses soldats juifs participant à l’opération de mentionner une autre religion : un soldat allié, Juif de surcroit, qui tomberait entre les mains des nazis, subirait des souffrances terribles, réservées à ceux que l’Allemagne a désignés comme ennemi suprême du Reich et de la race aryenne.
Mais Hal , comme beaucoup d’autres, a refusé. Et il a fait bien plus : il a fait broder sur son uniforme une étoile de David jaune, portant l’inscription « Juif du Bronx ».

La plage codée: d’Omaha Beach, engoncée entre de hautes falaises, est fortement défendue par les troupes allemandes. Commandée par le major général Gerhardt et son adjoint le brigadier général Norman Cota, la « première » doit avancer à découvert sur des centaines de mètres devant les villages de Saint-Laurent-sur-mer et Vierville-sur-mer. Hal n’a que 19 ans, ce 6 juin 1944.
Durant les heures qui vont suivre, il va assister au massacre le plus sanglant de cette journée d’apocalypse. Ce matin-là, chaque soldat a le sentiment qu’il est seul face à la mort. « Ils ne nous avaient jamais mentionné que les points de fortifications n’étaient pas directement sur la plage. Les défenses (…) étaient radicalement différentes de celles sur lesquelles nous nous étions entrainées. » Les officiers sont abattus par les forces allemandes et bientôt les compagnies sont décimées. Hal relate : « J’ai regardé sur ma gauche pour voir le sergent Clarence Roberson tituber dans l’eau peu profonde, sans son casque. Un trou était visible sur la gauche de son front et ses cheveux blonds étaient couverts de sang. La mitrailleuse du point de fortification sur la droite tira au-dessus de ma tête et le coupa en deux. » Une seule question revient à l’esprit de Hal : quand vais-je mourir ?
Hal Baumgarten parvint à sortir de la plage, mais sa journée est un calvaire. Il est blessé 5 fois, sauvé de justesse à chaque fois, miraculeusement. Découvert à moitié mort par une ambulance, il est rapatrié le 7 juin et sauvé. 1000 autres soldats n’auront pas cette chance… Dans son livre, il avoue ses convictions religieuses fermes qui l’ont guidé à travers toute sa vie et déclare : « Je suis intransigeant dans ma propre religion. Ma croyance en D.ieu est une constante. Je prie tous les jours ».
Source : Aish.fr