L'histoire d'Albert Goering était fort peu connue avant la parution de ce livre de William Hastings Burke qui relate en détail plusieurs actions héroïques d'Albert Goering, inédites à ce jour. Son histoire avait en effet été laissée jusque-là dans l'ombre, malgré les documents des archives britanniques.
En fait, la sinistre « Solution finale » décidée par les nazis en 1942 lors de la fameuse Conférence de Wanesee révoltait Albert Goering qui s'était opposé au régime hitlérien depuis le premier jour. Ainsi refusait-il courageusement de répondre au salut nazi alors qu'il travaillait au ministère allemand de l'Exportation pendant l'occupation nazie de la Tchécoslovaquie.
Or, on se souvient que Hermann Goering, cet ancien commandant de la Luftwaffe qui se proposa pour succéder à Hitler à la fin du régime nazi, était tout le contraire de son frère Albert, lequel avait un caractère calme et sensible. Après avoir remporté nombre de combats aériens pendant la Première Guerre mondiale, Hermann était devenu une célébrité nationale, ce qui lui permit, dès 1933, de commander la police du Reich, la Gestapo, de sinistre mémoire… Albert, de son côté, s'enfuit en Autriche pour échapper aux affres du nouveau régime.
Burke relate ainsi qu'à Vienne, Albert vit un jour des nazis forcer des femmes juives âgées à astiquer les trottoirs à genou. Il prit alors la place de l'une de ces femmes et lorsque les SS virent son nom de famille sur ses papiers, ils préférèrent passer l'incident sous silence… Albert Goering put ainsi échapper à plusieurs reprises à une mort certaine pour avoir aidé et sauvé des Juifs ! « Albert et Hermann étaient certes des rivaux politiques et idéologiques dans la vie publique, mais en privé, ils restèrent néanmoins des frères fidèles », écrit Burke dans Thirty-Four, qui cite aussi la liste impressionnante - établie par Albert lui-même - du nombre important de Juifs qu'il sauva lui-même à cette époque…
C'est lors de vacances passées en famille qu'Albert apprit l'occupation de l'Autriche par les nazis et l'envoi du vieil archiduc de la famille royale autrichienne au camp de la mort de Dachau. Son frère Hermann lui offrit alors de réaliser un souhait qui lui était cher : Albert demanda donc la libération immédiate de l'archiduc, et son frère Hermann fit libérer le lendemain même ce membre éminent de la famille royale qu'Albert inscrivit comme n° 12 sur sa liste… Plus tard, c'est par pure affection pour son frère qu'Hermann obtint l'annulation d'un ordre formel d'arrestation le visant.
Toutefois, quand ce dernier utilisa un camion pour sauver des Juifs d'un camp d'extermination, le régime nazi ordonna de le tuer, et il dut vite s'enfuir. Après la guerre, Albert n'hésita pas à se présenter aux autorités américaines en disant ce qu'il pensait du nazisme et ce qu'il avait fait... Quant à Hermann Goering, il se suicida, tandis qu'Albert, après son emprisonnement, finit par retrouver sa famille auprès de laquelle il vécut jusqu'à son décès en 1966 à Munich.
Source : Hamodia