![]() Certes, avait-on entendu ici et là, « il s’agit d’une poignée de fous qui ne représentent même pas toujours les instances de leur propre mouvement », et les sept hassidim qui s’étaient rendus à Téhéran avaient été désavoués par leurs autorités spirituelles. Mais à notre époque l’image instantanée est devenue reine, et les médias avides de photos-chocs transportent dans tous les foyers du monde ces images qui se graveront dans les mémoires collectives incapables de faire la part des choses. D’où la responsabilité décuplée de ces « éléments marginaux ». L’une des figures de proue de cette attitude a été le Rav Moshé Friedman, dont l’accolade avec le Président iranien a été ressentie comme une profonde blessure et une grave offense par les Juifs du monde entier. Après son retour de Téhéran, il avait était attaqué de toutes parts, frappé d’excommunication et avait même reçu des menaces sur sa personne. Or dans une interview accordée au magazine orthodoxe « Shaah Tova », le Rav Friedman a reconnu « que la manière qu’ont les orthodoxes extrémistes de s’opposer à l’Etat d’Israël en soutenant les ennemis de l’Etat juif était une grave erreur ». Le Rav Friedman est allé encore plus loin en avouant « que ce soutien aux ennemis d’Israël a fait couler beaucoup de sang juif ». ![]() Le Rav Friedman a aussi évoqué la manière dont les Arabes regardent généralement ces « Juifs d’un autre genre » que sont les Netourei Karta: « Les Arabes et les Musulmans les considèrent voient comme des fous. Ils se moquent d’eux et les méprisent. Ils savent qu’ils ne représentent qu’eux-mêmes et que leur seul but est de faire de la provocation et de faire parler d’eux dans les médias. Personnellement, dès que j’ai vu la manière dont les Arabes se moquaient de nous, j’ai cessé de participer à des manifestations contre l’Etat d’Israël» Le Rav Moché Friedman a entrepris une véritable « opération de relations publiques » dans les milieux juifs pour exprimer ses regrets. Ce sont d’ailleurs souvent les milieux orthodoxes qui ont du mal à pardonner au Rav Friedman, pour les raisons évoquées plus haut : l’image détestable du Juif orthodoxe véhiculée à travers le monde à cause d’une poignée de personnes déséquilibrées. Le Rav Yehouda Meshi-Zahav, fondateur de Zaka, est intervenu dans le débat, et il a rappelé l’épisode lors duquel il avait véritablement « rossé » le Rav Friedman, aidé par d’autres personnes, lors d’une cérémonie à l’étranger en souvenir d’un Rabbi hassidique à laquelle ils assistaient tous deux. Il a reproché au Rav Friedman « l’image détestable qu’il a donnée des Juifs orthodoxes auprès de tant de survivants de la Shoa qui ne savent pas distinguer entre un juif orthodoxe et un autre ». Le Rav Friedman lui a répondu « qu’il avait effectivement été souvent aux côtés d’Arabes qui haïssent les Juifs et Israël, mais qu’il avait fait techouva depuis, et parcourait aujourd’hui le monde et disait devant les médias qu’il a gravement fauté ». Et de manière émouvante, il demandait à son interlocuteur : « Dites-moi comment je dois faire pour me faire pardonner ». Demander pardon de cette manière n’est jamais chose facile. Il faut donc accueillir ce geste avec respect et admiration. Source : Arouts7 Le 07 mars 2009 |