![]() ![]() En outre, celui qui était atteint de "Tsa'arate" et dont le corps était entièrement recouvert de lèpre était pur. S'il s'agissait de la lèpre telle que nous la connaissons, ce cas aurait dû être le plus grave. La traduction de "Tsa'arate" par lèpre est donc une simplification due à une analogie de certains symptômes. Mieux encore, cette forme de châtiment n'a existé qu'à une période précise, époque où le peuple d'Israël se trouvait à un niveau moral très élevé, et vivant en terre d'Israël, la Chékhina (Présence divine) résidant dans le cœur de chacun. C'est seulement quand ces conditions sont réunies que la moindre défaillance humaine provoque des effets surnaturels comme la "Tsa'arate" qui touche, outre les corps, les maisons et les habits. Cette réaction divine prouve la proximité inimaginable de D.ieu à cette époque, puisqu'Il réagit directement, de façon dévoilée, permettant au fauteur de prendre conscience de sa mauvaise attitude et de lui offrir ainsi la possibilité de se transformer (Maïmonide, lois de la Tsa'arate, 16, 10 ; Rambane Lévitique 13, 47 ; Khouzari 2ème partie chapitre 61 et Sforno Lévitique 13 ; 2). Toutefois, ce passage de la Thora délivre un message et un enseignement pour toutes les générations. Grâce à la description de la Tsa'arate, la Thora exprime toute la gravité qu'elle accorde aux fautes liées à la parole, en particulier à la médisance. Ce sont les seules fautes qui provoquent une réaction divine immédiate et directe, et ce par le biais de la lèpre.
D'ailleurs, deux commandements de la Thora sont liés au phénomène de la lèpre ; l'un positif, l'autre négatif.
2- « Souviens-toi de ce que l'Eternel ton D.ieu a fait à Myriam pendant votre voyage au sortir de l'Egypte » (Deutéronome 24 ; 9). Le premier verset est interprété par nos maitres (Sifri), comme une mise en garde adressée au peuple d'Israël : il ne doit pas faire de médisance, qui cause la Tsa'arate. Cela fait partie des 365 commandements négatifs de la Thora.1- « Observe et exécute avec un soin extrême les prescriptions relatives à la lèpre » (Deutéronome 24 ; 8). Le deuxième verset, exige de chaque Juif de se souvenir pour toujours de ce que Myriam la prophétesse a enduré pour avoir parlé de Moïse en termes ambigus, et cela malgré de très sérieuses circonstances atténuantes. Cette loi positive a pour but de faire réfléchir sur les effets néfastes du Lachone Hara', la médisance. Lorsque Myriam a été frappée par la lèpre, Moïse lui-même a imploré D.ieu pour sa guérison: «Oh, qu'elle ne ressemble pas à un mort-né, qui dès la sortie du sein de sa mère a une partie du corps consumée» (Nombres 12 ; 12). Partant de cette supplication, et se référant pour chacune des catégories à des versets de la Thora, les maîtres du Talmud ont établi un concept étonnant qui est aussi matière à réflexion. Quatre personnes sont considérées comme mortes : le mendiant, le lépreux, l'aveugle et celui qui n'a pas d'enfants (Nédarim 64b). Le verset concernant la supplique de Moïse au sujet de Myriam étant la référence pour le lépreux, qui ont le voit, est considéré comme mort. Rabbi 'Haïm Schmoulevitz , l'un des grands maîtres de la génération passée, nous éclaire sur les paroles de nos Sages et, par là, nous offre une nouvelle conception de ce qu'est réellement la vie. D'après lui, ce ne sont pas les souffrances physiques du lépreux qui entraînent qu'il soit considéré comme mort. 1.faire du bien à ceux qui nous entourent La vie véritable n'est pas le fonctionnement physiologique de l'organisme. Pour les maîtres de la Thora, la vie, c'est notre capacité à donner à l'autre, à lui apporter ce dont il a besoin. C'est notre capacité à faire du bien à la société et à ceux qui nous entourent. Celui qui est dans l'impossibilité de vivre avec les autres ou d'apporter quelque chose à son entourage ne vit pas véritablement. On peut maintenant faire le lien entre les quatre cas décrits par la Thora. 2. les effets dévastateurs
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Le but véritable de tout châtiment est de permettre au fauteur de prendre conscience de son acte, et de réparer sa faute. Et la règle générale de « Mida Kénéguèd Mida », qui veut que la punition soit toujours en relation directe avec la nature de la faute, est ici pleinement valable. Pénétrons leur pensée, à travers leur langage parfois allusif. Les Talmudistes de Jérusalem disaient : "Le langage du troisième tue trois personnes" : celle qui raconte, celle qui l'écoute et celle qui fait suivre la rumeur par la suite. » Le langage du troisième signifie la médisance de la troisième personne mêlée au cycle du Lachone Hara', à savoir le colporteur, qui transmet à d'autres les informations dénigrantes qu'il a entendu sur une personne. Et Rachi poursuit même en expliquant que la dispute qui peut naître de la médisance peut entraîner un meurtre collectif. Et dans le cas où les conséquences ne sont pas aussi dramatiques, la détérioration des relations humaines entraînée par la médisance est en soi une atteinte portée à la vie. 3. elixir de vie
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