Imaginez le tribunal de la Haye aujourd'hui où les nations du monde se réunissent pour juger Israël.
Les nations du monde, drapées dans leurs certitudes, se sont érigées en juges d'Israël. Et à sa barre se présentent les grands Sages du peuple juif, venus de tous les siècles, traversant le temps emportant avec eux le poids de l'Histoire.
Ils viennent témoigner de la vérité profonde et de la vocation unique de leur peuple qui a tant souffert et aujourd'hui abandonné par ses propres amis et soi-disant alliés. Ils ne viennent pas se défendre, car la vérité n'a pas besoin de défense ; elle a besoin d'être énoncée.
Ils viennent témoigner et rappeler, avec autorité morale et spirituelle, que la survie d’Israël et sa mission transcendent les vicissitudes de l’histoire. Un élément capital chez ces grands Sages est leur capacité à transformer la souffrance collective en énergie de transmission.
Le lecteur est invité à entendre leurs voix comme un dialogue vivant, où l’Histoire, la philosophie et la prophétie se mêlent, et où chaque mot résonne comme une leçon universelle et intemporelle pour le monde.
C’est dans cet esprit que le récit se déploie : les Sages s’avancent, s’expriment avec force et clarté, laissant tomber leurs paroles comme des pierres précieuses ou des éclairs, frappant l’esprit autant que le cœur. La salle d'audience est pleine. Les drapeaux des nations flottent. Sur l’estrade, les juges, costumes impeccables, mais regards pétris de préjugés. On attend "les accusés" : les Saints représentants du peuple juif.
Un huissier annonce :
Premier témoin : Chimon HaTsadik.

Il fut l’un des derniers membres de la Grande Assemblée (Aneché Knesset haGedola), Grand Prêtre au début de l’époque du Second Temple.
Le vénérable vieillard s’avance, vêtu non de son habit sacerdotal traditionnel, mais uniquement enveloppé dans son Talite, ce qui reflète son autorité spirituelle sans faste, une image que tout peuple peut comprendre. Il ne salue pas. Il regarde droit le juge.
Chimon HaTsadik : « Il y a bien longtemps, un roi puissant, Alexandre de Macédoine, entra à Jérusalem. En me voyant, il descendit de son char. Pourquoi ? Parce qu’il savait que, devant la vérité, même la puissance s’incline.
Vous parlez de "conflit politique". Ce qui vous dérange chez Israël n’est pas ce qu’il fait, mais ce qu’il est. Vous rêvez d’un monde sans absolu. Nous sommes ce rappel obstiné qu’il existe un Roi au-dessus de tous les rois. »
Un journaliste cynique hausse la voix : « Mais vos paroles ne suffisent pas et ne valent rien face aux armes modernes et à la politique internationale ! Vos mythes ne pèsent rien face aux réalités géopolitiques ».
Chimon HaTsadik : « Ce que vous craignez, ce n’est pas Israël devant vous, c’est la voix qui résonne derrière lui : Il y a un Roi au-dessus des rois. La lumière ne vous blesse pas, elle vous met à nu. Et c’est cela qui vous terrifie.
Et me voici, arraché aux siècles, debout dans votre monde qui se dit éclairé, civilisé, connecté aux confins de la terre… mais toujours gouverné par le même orgueil, la même illusion de toute-puissance. Vous croyez que ce sont vos moyens que vous appelez technologies, vos parlements et vos alliances qui décident du destin. Vous vous trompez depuis plusieurs siècles ».
Deuxième témoin : Rabbi Yehouda HaNassi.

L'un des derniers Tanaïm, Rabbi Yehouda HaNassi (vers 135-217), aussi appelé Rabbi, fut le chef du Sanhédrin et surtout le rédacteur de la Michna, ce qui en fait une figure centrale du judaïsme rabbinique.
Il monte à la barre vêtue d’une simple robe de lin brun foncé et drapé dans son Talite, comme un maître respecté de son temps, signalant la dignité de son rang sans ostentation.
Rabbi Yehouda HaNassi : « À Rome, j’ai vu la puissance écraser les faibles. Mais j’ai vu aussi un empereur, Antonin, venir chercher conseil auprès de moi. Il avait compris que le droit ne tient pas par la force, mais par la justice. Vos lois sont des girouettes qui tournent au gré du vent de vos intérêts. Nôtre Loi est une ancre, forgée au mont Sinaï, qui nous a permis de traverser les tempêtes qui ont fait sombrer tous vos empires. Notre constance met en relief, sans un mot, la fragilité de vos empires. Voilà pourquoi vous nous haïssez. »
Un juriste au regard haineux intervient : « Mais votre loi n’est-elle pas dogmatique, voire archaïque ? »
Rabbi Yehouda HaNassi : « Dogmatique est de croire que le monde peut perdurer sans un principe supérieur. Nous sommes la preuve vivante que l’ordre divin guide l’histoire, indépendamment des modes ou des opinions humaines. »
Troisième témoin : Rav Saadia Gaon.

Il était l'un des Guéonim de Soura en Babylonie. Les Guéonim furent les Grands sages après l'époque des Amoraïm. Il fut le premier grand philosophe juif médiéval. Auteur du Livre des croyances et des opinions (דעות ואמונות), il défendit la Torah par la raison, traduisit la Bible en arabe. Père de la philosophie juive médiévale, il ouvrit la voie à Maïmonide. Il a su unir raison et révélation pour donner au judaïsme une défense intellectuelle solide face aux défis de son temps.
Il s’avance dans un long manteau de laine légère, ceinture en satin fin, reflétant l’élégance pratique du grand savant et sage juif côtoyant le monde arabo-musulman médiéval.
Rav Saadia Gaon : « Je m’adresse à mes compatriotes musulmans. Dire que votre livre remplace le nôtre ou du moins vous décidez que l'on en est plus digne, c’est accuser le Très-Haut de se contredire. Et si vous niez l’Alliance première, alors vous détruisez la pierre sur laquelle repose aussi votre propre foi. Vous brandissez le Nom de D-ieu comme une épée contre le peuple même qui a révélé ce Nom au monde. Vous invoquez la justice quand elle vous sert, et la reniez dès qu’elle émane de Sion. En niant notre retour, ce n'est pas une résolution de l'ONU que vous défiez, c'est la logique même de la Révélation que vous prétendez chérir. «
Depuis la fin de la Shoah, vous avez déclenché plusieurs guerres contre notre peuple et contre Israël, et pourtant vous refusez de reconnaître votre défaite, tant spirituelle que physique. Sachez-le : celui qui tente d’effacer la lumière d’Israël se condamne à marcher dans sa propre nuit, aveugle à la vérité que même le temps et l’histoire ne peuvent éteindre. »
Un diplomate musulman réagit : « Nous reconnaissons la validité de la Torah, mais tout a changé avec l’apparition et le message de l’ange Gabriel au prophète Mohamed, qui l'appelait à recevoir et transmettre la Révélation du Coran. Dés lors, nous sommes devenus les véritables héritiers de cette alliance. De surcroît, Israël occupe nos terres, et vous justifiez cette occupation au nom de vos lois anciennes ! »
Rav Saadia Gaon : « Vous prétendez reconnaître la Torah tout en niant le peuple à qui elle a été donnée. Comment peut-on croire en un D-ieu unique et refuser Ses témoins ? Vos revendications modernes qu’elles viennent de terroristes palestiniens ou de gouvernements arabes n’ont aucun fondement devant la vérité de la Torah. Ce n’est pas Israël qui occupe, mais le monde qui oublie l’ordre divin. La terre, les frontières, les lois : tout est placé sous la fidélité de la Révélation. Refuser Israël aujourd’hui tout en revendiquant la Torah, c’est patauger dans vos délires. Vous parlez de justice, mais ignorez sa Source. Vous prétendez être héritiers, mais vous refusez l’original. Accepter l’un sans l’autre est une contradiction qui se défait d’elle-même face à la raison. »
Quatrième témoin : Rachi.

Rachi (1040-1105), de Troyes en Champagne, est le plus grand commentateur juif de la Torah et du Talmud. Ses explications claires et concises sont devenues la base de l’étude juive jusqu’à aujourd’hui.
Rachi apparaît vêtu d’une simple robe de laine foncée avec un manteau long, humble, mais ferme dans sa posture. Sa puissance ne réside pas dans sa rhétorique, mais dans la clarté aveuglante du texte.
Rachi : « Je n’ai pas débattu dans des palais, j’ai expliqué des versets de notre sainte Torah dans une petite ville de Champagne. Mais j’ai appris ceci : quand on t’accuse, tu dois répondre par le texte. Et le texte que vous reconnaissez vous-même, affirme que cette terre est à Israël (Voir le premier commentaire de Rachi Bérechit 1:1). Pas par conquête, pas par privilège, mais par mandat du Créateur. Si vous refusez le texte, alors vous refusez Celui qui l’a donné. »
Un journaliste hautain: « Comment justifier le retour du peuple juif après deux mille ans d’exil ? Et pourquoi vos lois semblent vous placer au-dessus de l’universalisme que nous prônons, comme nous l’exigeons de vos citoyens ? »
Rachi, avec gravité : « Vous parlez de retour comme si c’était une conquête humaine. Pour nous, c’est l’accomplissement de la parole divine", comme il dit : "Je ramènerai les captifs de mon peuple Israël" (Irmiya 29:14). La terre n’est pas un objet de désir politique, c’est une promesse éternelle, une alliance entre le Créateur et Son peuple. Vous refusez de voir la source de l’autorité morale, et pourtant vous vous permettez de donner des leçons à ceux que D-ieu a choisis. Vous prônez l’universalisme pour nous, mais la tolérance et l'indulgence pour d’autres : c’est une hypocrisie qui se dissout devant la Torah. Ceux qui ne respectent pas la parole de D-ieu ne peuvent dicter ce qui est juste aux témoins de Sa promesse." »
Cinquième témoin : Maïmonide.

Connu aussi sous le nom de Rambam, il fut un grand érudit, médecin et philosophe juif, auteur du Michné Torah et du Guide des égarés, grand décisionnaire et figure majeure du judaïsme médiéval.
Maïmonide se tient droit dans une longue tunique bleue foncée bordée de broderies discrètes
Le Rambam : « J’ai servi des rois, j’ai soigné leurs corps, j’ai répondu à leurs doutes. Aucun n’a jamais pu m’expliquer pourquoi Israël vit encore, sinon par un miracle. Vous accusez un peuple qui revient sur sa terre après deux mille ans. Ce n’est pas un crime, c’est une prophétie accomplie. Le refuser, c’est refuser l’évidence, et la raison elle-même. »
Un universitaire : « Vous parlez de miracles, mais n’est-ce pas simplement du légendaire ? »
Le Rambam : « Vous revendiquez le rationalisme, moi aussi. Alors examinons les faits : En dehors d'Israël, aucun peuple, déraciné pendant deux millénaires, dispersé aux extrémités du monde, soumis aux conversions forcées, aux massacres et à l’assimilation, n’a conservé intact sa Tradition, sa langue liturgique et sa mémoire historique. Aucun n’est revenu sur sa terre ancestrale après vingt siècles d’absence pour y restaurer sa souveraineté, sa langue et ses institutions.
Si cela relevait de la simple nature, nous en trouverions d’autres exemples. Il n’en existe aucun. Votre méthode scientifique l’appelle une anomalie, mais votre orgueil l’empêche de l’admettre comme telle.
Vous croyez au hasard, moi je crois à la cause première. Or si la cause est première, elle est intentionnelle, et si elle est intentionnelle, elle est consciente. Ce que vous appelez miracle n’est rien d’autre que l’accomplissement d’un dessein qui dépasse vos variables et vos équations. Refuser Israël, c’est refuser la logique même de l’histoire universelle et de la causalité qui la structure. Et lorsqu’on refuse la causalité, on renonce à la raison.
Je suis médecin : je sais que l’illusion peut être mortelle. Et je suis philosophe : je sais que le déni de la vérité est une maladie plus grave encore. C’est de cette maladie que souffre votre siècle. »
Sixième témoin : le Maharal de Prague.

Le Maharal de Prague (Rabbi Yehouda Loew, 1520-1609) fut un grand penseur mystique et philosophe juif, connu pour ses enseignements profonds sur la Torah, la Kabbala et la pensée juive de l'époque de la Renaissance.
Il monte à la barre vêtue d’une robe sombre et d’un chapeau typique du XVIe siècle, simple mais imposant par sa stature et la gravité de son regard.
Le Maharal : « Vous croyez que la haine d’Israël est nouvelle. Elle est vieille comme le monde. 'Essav et Ichma'ël s’unissent contre nous, car nous sommes la preuve vivante que le but de l’homme dans ce monde ci, n’est pas que la matérialité. Vous êtes plus enclin a vous focaliser sur le monde physique et le pouvoir. Contrairement à nous, vous placez l'homme, avec ses désirs et sa domination, au centre de vos préoccupations existentielles.
Un diplomate arrogant : « Votre peuple se croit au-dessus des autres. N’est-ce pas là, la source de toutes les tensions ?"
Le Maharal : « Vous confondez au-dessus avec à part. L’élection d’Israël n’est pas un privilège, mais une fonction. Lorsque l’architecte place la pierre d’angle, ce n’est pas pour l’honorer mais pour soutenir tout l’édifice.
Observez rationnellement : si Israël avait réellement voulu dominer, il aurait cherché à étendre son empire, comme Rome, Babylone ou l’islam des califats. Or Israël n’a jamais imposé sa loi par l’épée. Il a survécu non par la conquête, mais par la fidélité à une loi immuable, même au prix de sa liberté et de sa vie. Un peuple qui accepte de vivre et parfois de mourir pour une vérité invisible n’est pas un peuple arrogant, c’est un peuple porteur d’une charge.
Si les nations cessent de nous voir comme un rival et commencent à nous considérer comme le témoin d’un ordre supérieur, alors elles comprendront que notre persistance n’est pas une menace mais une preuve. Car ce que vous appelez tension n’est que la résistance de la pierre vivante à l’érosion du mensonge. »
Dernier témoin : Rav Dessler.

Rav Eliyahou Dessler (1892-1953) fut un maître du Moussar et penseur juif du XXe siècle, auteur du Mikhtav MeEliyahou, où il développe une vision profonde de la foi, de la morale et de la psychologie spirituelle.
L'ambassadeur de l'Union Européenne s'adresse directement au Rav en l'empêchant de s'exprimer en premier : « Vous exagérez cette soi-disant haine contre vous. N’est-ce pas plutôt vos actes qui provoquent ces réactions ? »
Rav Dessler, avec sa voix douce mais implacable : « Ce que vous appelez réaction n’est souvent que la rationalisation d’un sentiment déjà présent. La haine envers Israël ne naît pas d’un événement politique ou militaire, mais d’un malaise plus profond : notre existence rappelle au monde qu’il existe une vérité morale qui ne se plie pas aux compromis humains.
Notre simple existence est une menace pour les "illusions" du groupe dominant. Si notre groupe venait à disparaître, le besoin psychologique d'avoir un ennemi ou un bouc émissaire ne disparaîtrait pas avec nous. L'hostilité trouverait simplement une nouvelle cible, un autre groupe à blâmer, car la source du problème n'est pas en nous, mais chez ceux qui ressentent cette haine. Celui qui refuse cette distinction demeure prisonnier de son propre aveuglement, incapable de discerner l’essentiel derrière les apparences.
Vous voyez ici un petit État entouré d’ennemis. Moi, je vois le début d’une ère. Vos résolutions, vos sanctions, vos mensonges médiatiques… tout cela passera. Vous pouvez choisir d’être bénis avec nous, ou de vous dresser contre nous et disparaître avec vos empires. »
L’huissier se tourne vers le juge : "Les témoins ont parlé."
Un silence lourd tombe sur la salle. Les caméras filment, mais aucun mot ne franchit les lèvres. Certains journalistes baissent les yeux, comme s’ils venaient de découvrir leurs propres préjugés. Des diplomates, jusque-là assurés de leurs arguments, détournent le regard, frappés par une vérité qu’ils n’avaient jamais voulu affronter. La haine qui sévit aujourd’hui contre Israël et les Juifs se dévoile dans toute sa nudité : prolongement d’injustices séculaires, fruit d’un refus obstiné de reconnaître la place que l’Histoire elle-même leur a donnée.
Les paroles des sages resonnent encore dans cette assemblée perplexe, vibrantes et irritantes comme un affront pour ces cœur haineux qui se ferment encore d’avantage. Chacun comprend que ce qui vient d’être énoncé avec éloquence ne pourra être effacé, mais servira de prétexte à une hostilité plus profonde car c’est la raison d’être dans ce monde de 'Essav et Ichma'ël.