Le vote pour un État palestinien. Le monde sait que ce sera un désastre, mais la haine l’emporte

Le Conseil de sécurité des Nations unies a approuvé lundi 17 novembre le plan porté par Washington, incluant le déploiement d'une force internationale dans l'enclave palestinienne.

Décryptage

Le vote d’aujourd’hui en faveur d’un “État palestinien” n’est pas un geste historique, ni même un pari politique. C’est une vieille habitude qui revient sous un vernis neuf.

Les mêmes capitales, les mêmes postures, les mêmes mots. Et, surtout, la même incohérence. Ces nations savent parfaitement qu’un nouvel État fondamentaliste, fragile, gangrené par les factions armées, deviendrait un foyer supplémentaire d’instabilité. Elles savent que ce ne sera ni une solution pour la région, ni une sécurité pour Israël, ni une amélioration pour les Palestiniens eux-mêmes.

Mais elles votent quand même. Parce que la logique réelle et leur obsession n’est pas la paix. C’est Israël.

L'obsession des nations du monde

Il suffit d’observer la rapidité avec laquelle les gouvernements s’emparent du sujet palestinien pour comprendre qu’il s’agit d’un terrain commode. Dès qu’une crise éclate, les déclarations arrivent en rafale.
Un vocabulaire automatique : “préoccupation”, “urgence humanitaire”, “nécessité de reconnaître un État”.
Un rituel qui rassure la scène internationale, même quand cela n’apporte rien à ceux qu’il prétend défendre.

Et pendant ce temps, ces mêmes pays s’enfoncent dans leurs propres crises.

En France, l’insécurité s’étend jusque dans des villes autrefois paisibles. Les tensions communautaires explosent, la dette publique atteint des niveaux que même les économistes n’osent plus commenter, et le système éducatif peine à tenir debout.

En Espagne, l’économie vacille sous un chômage chronique, les revendications séparatistes fragilisent l’unité du pays, et l’immigration incontrôlée crée des tensions que le pouvoir central n’arrive plus à gérer.

Dans ces nations, pourtant promptes à jouer les arbitres du Moyen-Orient, les familles peinent à payer leurs factures, les services publics s’essoufflent, et la confiance dans les institutions s’érode chaque année un peu plus.

Les citoyens, eux, attendent des solutions concrètes. Ils n’ont pas élu des diplomates itinérants, mais des responsables censés réparer ce qui est brisé chez eux. Ce contraste n’est pas un hasard, il traduit une fuite en avant.
Quand un gouvernement ne sait plus répondre à ses obligations, il cherche une scène extérieure pour détourner l’attention.

La pseudo cause palestinienne

La cause palestinienne devient alors un refuge émotionnel, une manière simple et spectaculaire de se draper dans un manteau moral. Il suffit de soutenir “la cause” pour paraître juste. Et même si l’on sait pertinemment que ce soutien produira davantage de chaos que de paix.

Soyons clairs : si la compassion humanitaire guidait vraiment ces décisions, on verrait la même mobilisation pour les millions de déplacés du Soudan, pour les massacres du Congo ou pour les crises oubliées du Yémen. Pour ne nommer que ceux là. Aucune résolution, aucune conférence, aucun vote. Un silence accompagné d'une indignation humanitaire qui n’est active que lorsqu’Israël apparaît sur la scène. Et ce n’est pas une coïncidence.

La vérité

C’est là que se révèle la vérité : ce vote n’est pas le résultat d’un projet de paix. C’est un réflexe idéologique. Les États votent moins “pour” un État palestinien qu’ils ne votent “contre” Israël.

Ils le savent, même s’ils n’osent pas le dire. Ils savent que ce “pseudo-État”, dominé par des groupes armés, serait une zone instable, ingérable, une pépinière de conflits. Mais leur aversion l’emporte sur leur raison. Ce que le calcul géopolitique déconseille, la haine le rend acceptable.

Et ce mécanisme n’est pas nouveau. Nos sages ont déjà décrit cette mécanique bien avant que l’ordre international moderne n’existe.

Le Maharal explique que lorsque les nations perdent leur centre moral, elles se focalisent sur un ennemi imaginaire pour oublier leurs propres failles.
Le Rav Kook disait que la haine n’est jamais seulement politique : elle est le symptôme d’une faiblesse spirituelle, d’un cœur qui se rabat sur la destruction pour se sentir encore vivant. C’est une lumière éteinte qui cherche sa consolation dans l’ombre.
Rav Dessler écrit que la haine sert de substitut à la responsabilité : elle masque l’incapacité de réparer ce qui relève de son devoir.
Rav Moché Shapira montre que cette obsession n’a pas besoin de raison : elle naît d’un désordre intérieur, d’une perception brisée du monde.

Ces sages ne parlaient pas d’un conflit en particulier, mais de la manière dont les sociétés s’égarent lorsqu’elles cessent de regarder honnêtement leur propre réalité.
Et le vote d’aujourd’hui en porte la marque exacte : une décision qui n’est pas mue par l’espoir, mais par le besoin de détourner le regard de soi.

L'ONU ce fameux "machin" de De Gaulle

Le vote d’aujourd’hui est un geste qui ne vise pas à construire, mais à détourner. Un geste qui n’apporte rien à Gaza, rien aux Palestiniens, rien à la région. Un geste qui ignore les réalités évidentes, telles que la corruption des factions, l’idéologie armée, l’éducation à la violence, l’absence d’institutions solides, la rivalité permanente entre groupes terroristes.

Tout cela, les diplomates le savent mieux que quiconque. Mais ils votent quand même. Pas pour la paix. Pour l’illusion. Et parfois pour satisfaire leur propre ressentiment.

Une haine sans remède

Nos sages appellent cela une haine sans remède. Une haine qui ne cherche pas la justice, mais la justification sordide de leur geste. De ce fait, ils ne veulent pas réparer le monde, mais éviter de le regarder en face.
Cette haine finit toujours par abîmer ceux qui la portent. Car un monde qui vote contre sa propre lucidité se condamne à revivre ses erreurs.

Et c’est là l’ironie finale ! En prétendant créer une nouvelle étape vers la paix, ces nations ajoutent une nouvelle couche au désordre mondial. Elles n’accomplissent pas leur devoir envers leurs peuples. Elles n’amènent pas de solution là où elle serait réellement possible.
Elles ne font que répéter un geste creux, non choisi pour son efficacité, mais pour sa capacité à nourrir un vieux réflexe envers Israël.

Un vote qui ne crée rien. Un vote qui n’arrange rien. Un vote qui révèle surtout une vérité amère : la haine déforme le jugement, même chez ceux censés diriger le monde.