Le témoignage soulève les interrogations, et beaucoup sont sceptiques. Hannah Pick-Goslar, amie d'enfance d'Anne Frank, qui l'avait également rencontrée à Bergen-Belsen, doute des souvenirs de Berthe Meijer. "Dans une telle situation, vous étiez presque mort. Vous n'aviez pas suffisamment de force pour raconter des histoires", confie-t-elle. Mais celle qui a survécu au pire n'en démord pas. Dans ses mémoires, Berthe Meijer évoque la manière dont le traumatisme lié au camp, y compris la mort de ses deux parents en janvier 1945, a influé sur sa vie. Elle décrit sa rencontre avec Anne Frank dans un des premiers chapitres. "J'ai été honnête dans mon livre : certaines choses sont vagues, d'autres sont parfaitement claires", souligne-t-elle. "Pour moi, les souvenirs vont de pair avec les émotions qui les accompagnent." Elle explique qu'Anne Frank était très malade, mais trouvait la force de raconter de petits contes de fées. Elle s'en souvient car ces histoires lui donnaient l'impression d'échapper à l'horreur qui les entourait. Selon le musée Anne Frank, à Amsterdam, des historiens ont interrogé Meijer et disent n'avoir aucune raison de douter de la véracité de son témoignage. Quand bien même il demeurerait invérifiable. Des archives de la fondation Yad Vashem prouvent que Berthe Meijer se trouvait effectivement à Bergen-Belsen pendant 13 mois, jusqu'à la libération du camp en avril 1945. Elles montrent également que sa famille vivait dans la même rue que l'école élémentaire d'Anne Frank. La septuagénaire affirme que les deux familles se connaissaient. Pour les psychologues, si Berthe Meijer a rencontré l'adolescente avant la guerre, il est possible qu'elle en conserve le souvenir après Bergen-Belsen, même à un très jeune âge. Source : JERUSALEM POST |