Par Univers Torah
Un nouveau rapport de l’ADL révèle que 24 % des Américains considèrent les récentes attaques antisémites comme « compréhensibles », soulignant une dangereuse banalisation de la violence contre les Juifs. Ces résultats, en lien avec des attaques visant des personnalités et événements juifs, mettent en lumière la persistance des stéréotypes antisémites et les risques liés à une rhétorique protestataire incendiaire.
Un rapport récent du Centre de recherche sur l’antisémitisme de l’Anti-Defamation League (ADL) met en évidence une tendance préoccupante : 24 % des Américains jugent « compréhensibles » les récentes attaques antisémites. Cette enquête survient après trois événements très médiatisés : un incendie criminel en avril contre la maison du gouverneur de Pennsylvanie, Josh Shapiro, pendant Pessa'h ; une fusillade mortelle en mai visant deux employés de l’ambassade d’Israël à Washington D.C. ; et une attaque à la bombe incendiaire en juin lors d’un rassemblement de solidarité avec les otages à Boulder, dans le Colorado. Dans chaque cas, les auteurs ont invoqué la cause palestinienne ; les suspects à Washington et Boulder ont crié « Libérez la Palestine » et l’auteur de l’attentat contre Shapiro a évoqué les « injustices envers le peuple palestinien ».
« Il est inacceptable qu’un quart des Américains trouvent cette violence indicible compréhensible ou justifiée », a déclaré Jonathan Greenblatt, directeur général de l’ADL. « C’est un signal d’alarme sur la façon dont les récits antisémites s’infiltrent dans le discours public. »
Alors que 60 % des Américains considèrent l’antisémitisme comme un problème grave et que 75 % soutiennent une action gouvernementale renforcée, cette enquête menée auprès de plus de 1 000 personnes révèle de fortes divisions.
Fait notable : 24 % pensent que ces attaques ont été mises en scène pour susciter la sympathie envers Israël, et la moitié de ceux qui trouvent la violence compréhensible adhèrent à cette théorie du « faux drapeau ». En outre, 15 % estiment que ces attaques étaient « nécessaires » et 13 % les jugent « justifiées ».
Le rapport souligne également que des slogans pro-palestiniens comme « Globalize the Intifada » ou « From the River to the Sea » sont perçus comme dangereux : 68 % des sondés estiment qu’ils incitent à la violence contre les Juifs. Même 50 % des sympathisants des manifestations pro-palestiniennes reconnaissent leur potentiel à provoquer des actes violents.
L’enquête révèle aussi la persistance de stéréotypes antisémites : 30 % des répondants estiment que les Juifs exercent une influence excessive dans les médias et la politique, et 27 % tiennent les Juifs américains responsables des actions d’Israël.
« Ce n’est pas seulement un phénomène marginal », avertit Greenblatt. « Ces croyances ne viennent plus de l’ombre : elles s’insinuent dans les conversations ordinaires, les espaces politiques et le débat public. »
Depuis le 7 octobre 2023, l’ADL a enregistré 10 000 incidents antisémites, soit une hausse de 200 %, dont 58 % liés à l’anti-sionisme ou à la rhétorique anti-israélienne.
Des publications sur X (ex-Twitter) ont exprimé leur inquiétude, notamment un utilisateur qui écrivait : « 24 % justifiant les attaques contre les Juifs, c’est un signal d’alarme pour l’Amérique. »