Par Rav Aharon Bieler
Les faits
Un incident gravissime s’est produit cette semaine en Espagne lorsqu’un groupe d’environ 50 enfants et adolescents juifs français, âgés de 10 à 15 ans, a été expulsé de force d’un vol de la compagnie Vueling à Valence, après avoir chanté des chants traditionnels en hébreu lors de l’embarquement et en attendant le décollage. Le groupe faisait partie d’une colonie de vacances qui rentrait en France.
La compagnie aérienne espagnole n’a fourni aucune explication claire à cette éviction. Des images vidéo montrent la directrice de la colonie, âgée de 21 ans, arrêtée et menottée par la police locale. Son téléphone a été confisqué, et elle a ensuite été relâchée après avoir signé un accord de confidentialité l’interdisant de diffuser toute documentation relative à l’incident.
Une mère, Karin Lamy, a déclaré à i24NEWS qu’un membre de l’équipage avait menacé son fils lorsqu’il avait chanté en hébreu, lui lançant : « Si tu continues, nous appellerons la police. » Une fois expulsés de l’avion, la police aurait ordonné aux enfants de poser leurs téléphones au sol pour empêcher toute vidéo de l’arrestation. La directrice du camp est alors intervenue, affirmant que l’intervention policière était illégale.
Les policiers ont alors plaqué la jeune femme au sol, l’ont menottée et conduite en garde à vue, laissant les enfants aux soins d'autres membres de l’équipe pédagogique. Les agents ont informé le groupe qu’ils ne seraient pas autorisés à remonter à bord de l’avion en raison du bruit causé par leurs chants.
À ce jour, une partie des enfants sont toujours bloqués à l’aéroport de Valence. Une organisation locale leur a fourni des repas et un hébergement temporaire dans un hôtel à proximité. « Les enfants sont totalement sous le choc. On se croirait revenus en 1939–1945 », a déclaré Karin Lamy. « C’est un acte antisémite flagrant contre des mineurs qui n’ont rien fait de mal. »
Elle a ajouté : « La compagnie aérienne les a totalement abandonnés. Aucun vol de remplacement ne leur a été proposé. Une jeune femme de 21 ans a été menottée parce que des enfants chantaient. Nous sommes revenus aux heures les plus sombres de la Seconde Guerre mondiale – et je ne parle même pas encore des traumatismes psychologiques infligés à nos enfants. »
Pour rappel c’est la seconde fois dans l’Histoire que des juifs sont expulsés d’Espagne par la force. La première fois c’était pendant l’inquisition sous Isabelle la catholique, le 2 août 1492, qui correspond au 9 Ab 5252 (Ticha Béav, dans le calendrier hébraïque).
Et que dire de la France si prompt à mobiliser sa protection consulaire pour voler au secours de la provocatrice Rima Hassan ? Rien. Silence assourdissant ! Ces enfants auraient-ils perdu leur nationalité française parce que juifs ?
Le ministre israélien des Affaires de la Diaspora, Amichaï Chikli, a partagé sur X une vidéo de l’arrestation de la directrice du camp. « La femme arrêtée et battue est la responsable de la colonie de vacances. Cinquante enfants juifs français, âgés de 10 à 15 ans, ont chanté des chansons en hébreu à bord d’un avion. L’équipage de la compagnie espagnole aurait qualifié Israël d’État terroriste et expulsé les enfants de l’appareil. C’est l’un des incidents antisémites les plus graves que nous ayons vus récemment. »
La colonie de vacances club Kineret, avec laquelle les jeunes sont partis, a décidé de saisir la justice. « Nous allons déposer une plainte pour violence physique, psychologique et discrimination sur le fondement de la religion », détaille son avocate Julie Jacob. Elle souligne des « circonstances aggravantes », étant donné qu'il s'agit de « mineurs de moins de 15 ans ».
Non, « Chanter en hébreu n'est pas un crime » !
Cinquante enfants juifs français, de 10 à 15 ans, ont été expulsés d’un avion pour avoir chanté des mélodies en hébreu. Pas pour avoir dérangé, ni enfreint une règle de sécurité. Juste pour avoir chanté en hébreu, visiblement, joyeusement, comme le font tant de jeunes dans les colonies juives depuis des générations.
Ce n’est pas un incident. C’est une gifle. Un rappel brutal de ce que signifie aujourd’hui, en Europe, être juif de façon visible. La kippa, les Tzitziyote, l’hébreu chanté ensemble suffisent à alerter l’équipage, à appeler la police, à menotter une jeune éducatrice, à abandonner des enfants dans un aéroport.
Le plus grave
Le plus grave c’est que l’évènement en question a été provoqué par l’équipage d’une compagnie aérienne espagnole officielle et prolongé par la police nationale d’un pays membre de l’union européenne. Il ne s’agit pas ici de l’acte isolé et spontané d’un « déséquilibré mental » agissant de façon impulsive mais d'un acte institutionnel !
Aucun mot d’excuse de la compagnie. Aucune réaction officielle de l’Espagne. Silence, indifférence.
On croyait que ces images appartenaient aux livres d’histoire. Mais non. Quand une colonie juive est traitée comme une menace, nous ne sommes plus dans l’anecdote. Nous sommes face à une réalité qui s’installe : l’antisémitisme ne se cache plus, ne se chuchote plus, il s’opère, il s’officialise — par l’humiliation, par la dissuasion, par l’intimidation, voire par la violence.
À quoi assistons-nous ? À une forme de bannissement discret, progressif, de toute visibilité juive dans l’espace public. Même si ce n’est pas toujours violent, c’est toujours dissuasif. Et cela suffit à créer un climat de peur, de retrait, de silence.
Le devoir de réagir
Les communautés juives de France et d’Europe ont la responsabilité de nommer ce que d’autres préfèrent minimiser. D’exiger des réponses. D’alerter, sans céder à la panique, mais sans faiblir.
Car si chanter en hébreu devient un acte à risque, alors il est de notre devoir collectif de chanter encore plus fort pour affirmer puissamment notre existence, notre foi et notre identité juive. Pour nos enfants. Pour notre mémoire. Et pour notre dignité.
Dernière minute: La différence !
C'est sur la même compagnie, Vueling ! Quand ce sont des pro palestiniens qui dansent et qui chantent à tue tête pendant le vol tout va très bien. Au fait, la compagnie Vueling appartient à 50% au Qatar. Surement, un hazard !