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Pessah, le monde juif et ses coutumes

Samedi 16 Avril 2011 | 23h06  
 
 
 
 

Les coutumes de Pessa'h : elles sont aussi variées que le peuple juif l'est. Des exemples ? Pour les Yéménites, le Ma Nichtana se récite en arabe alors que pour les Tunisiens, c'est « Had Gadya qui a ce « privilège ». Les Ashkénazes donnent des noms aux trois matsot du Séder et les anciens de Jérusalem font le tour des murailles de la ville à pied durant « 'Hol Hamoed ». Hamodia a recueilli certaines de ces coutumes venues de tous les pays et de toutes les origines. Un véritable tour du monde juif des saveurs et traditions de Pessa'h.

Dans le vieux Yichouv d'Eretz Israël Lorsque les élèves du Gaon de Vilna, les Prouchim, s'installent en Eretz Israël, ils emportent dans leurs bagages les coutumes de leur maître. Aujourd'hui, leurs descendants continuent de les respecter ! L'une de ces traditions exige d'acheter absolument toutes les denrées nécessaires aux sept jours de fête avant Pessa'h. L'usage est également d'acheter uniquement des légumes qui ont été arrachés à la main et non pas coupés au couteau, de peur que la lame ait touché du Hamets.

La veille de Pessa'h, en début d'après-midi, les Prouchim se rendent au Kotel pour y réciter les versets de la Torah traitant du Korban (sacrifice) de Pessa'h. Si la communauté accueille des invités venus de l'étranger et donc contraints de fêter deux jours de Yom Tov et de célébrer deux Sédarim, la coutume veut que cela se fasse dans la plus grande discrétion « par respect pour Jérusalem ».

Selon une très vieille tradition hiérosolymitaine, durant les jours de « 'Hol Hamoed, les hommes, femmes et enfants font, à pied, le tour des murailles de la ville, pour réaliser le verset (Psaumes 48, 13) : « Faites le tour de Sion, parcourez-la à la ronde ». Le dernier jour de Pessa'h, le Gaon de Vilna avait l'habitude de faire une « Séouda chlichit », pour montrer son affection pour la matsa qui va, quelques heures plus tard, laisser sa place au « 'hamets ».

Au Yémen
Chez les Juifs yéménites, la cuisson des matsot se faisait à la maison : chaque jour, la mère de famille préparait la quantité de matsot nécessaire pour la journée et les faisait cuire dans un four spécial, consacré à cet effet. En général, les matsot yéménites sont souples et ressemblent beaucoup plus à une grande pita qu'aux matsot telles que les autres communautés les conçoivent. Les Yéménites n'utilisent par ailleurs pas de Kéara (plateau de Pessa'h) : chaque convive reçoit une assiette contenant les différents éléments du plateau et la table du Séder est ornée de feuilles de Maror.

Parmi certaines familles yéménites, le plus jeune enfant chante le Ma Nichtana en arabe et reçoit en récompense un œuf à la coque ! Enfin, lors de la lecture de la partie de la Haggada où l'ensemble des convives récite le fameux Dayénou, c'est toute la table de la famille yéménite qui est soulevée, à chaque fois que ce mot est prononcé

Au Kurdistan
Les Juifs kurdes avaient l'habitude d'organiser un Séder commun à plusieurs dizaines de familles. Ce Séder, qui pouvait réunir plus de cent personnes, se tenait dans la maison de celui qui savait lire le mieux de tous la Haggada, en hébreu comme en kurde. Ces dernières années, cette coutume a été peu à peu abandonnée pour une version un peu plus « light » qui comprend tous les fils et les filles, mariés ou pas, ainsi que les petits-enfants. Durant le Séder un des convives est nommé « chamach » et il sera chargé de verser à tous les invités le vin des quatre coupes et de rincer les verres. Le chamach est également tenu de verser l'eau sur les mains des convives pour Nétilat Yadaïm. Il est secondé par un des jeunes hommes de la famille, qui tient le récipient dans lequel l'eau sera versée.

En Irak
Les Juifs irakiens utilisent deux sortes de matsot durant Pessa'h. Les premières, fines, sont appelées Djaradik, les secondes, beaucoup plus épaisses, sont appelées Sdarim et ce sont celles qu'on mange durant le Séder.

En Irak, ce sont en général les hommes qui sont chargés de cuire les matsot, dans un four en terre, sous la surveillance d'un rav. Ce four est alimenté par les loulavim que les Juifs irakiens gardent précieusement depuis Souccot.

Durant le Séder, l'enfant qui a été chargé de garder l'Afikomen se déguise en nomade, met un foulard sur sa tête, prend un bâton dans sa main et un sac contenant l'Afikomen sur l'épaule. Son père lui demande : « D'où viens-tu ? » L'enfant : « D’Égypte ». Le père : « Et où vas-tu ? » L'enfant : « À Jérusalem ». Cette coutume est également répandue dans d'autres communautés sépharades.

Durant la récitation des dix plaies, à chaque fois qu'une plaie est mentionnée, les convives en profitent pour maudire les ennemis d'Israël, passés, présents et futurs.

En Libye
Dans certaines communautés juives de Libye, et tout spécialement celle de Masllata, les familles ne boivent pas de vin pendant toute la fête de Pessa'h, mais plutôt une boisson réalisée à base de raisins secs cuits. En Libye également, tout comme à Djerba, certaines familles n'invitent personne le soir du Séder.

La maîtresse de maison a l'habitude de garder un peu du plat de riz dégusté le soir du Séder jusqu'au lendemain. Ce riz reste découvert durant toute la nuit et le lendemain, chaque membre de la famille en mange une cuillère. Il s'agirait d'une Ségoula qui protégerait celui qui la respecte durant toute l'année.

Le deuxième soir de Pessa'h, le bedeau de la synagogue distribue un sachet de sel à tous les fidèles. Ce sachet sera précieusement gardé durant toute la période du Omer. Cette coutume est manifestement liée au sacrifice du Omer, comme il est écrit (Vayikra 2, 13) : « Sur tous vos sacrifices vous sacrifierez du sel ». Elle existe également au Maroc et en Algérie.

En Algérie
Chez certaines communautés juives d'Algérie, la tradition veut que la soirée du Séder se fasse autour d'une table basse, qui accueille tous les invités. La Haggada est récitée autour de cette table et les quatre coupes, bues accoudés, quasiment « à la romaine ». Ce n'est que durant le repas à proprement dit que la famille rejoint la table de la salle à manger. Chez les Juifs originaires de Tlemcen, au moment du Ya'hats, le maître de maison prend la matsa du milieu et la coupe en récitant en arabe une formule qui dit : « c'est ainsi que D.ieu a séparé la Mer Rouge pour laisser passer les enfants d'Israël. Une autre coutume concerne le Maror, la feuille de romaine ou de laitue, qu'on jette par la porte ou encore par la fenêtre avant de la refermer bien vite, afin que l'amertume représentée par le Maror s'éloigne de la maison.

À Constantine, l'observance la plus stricte en ce qui concerne les denrées de Pessa'h était respectée. Le sucre était interdit à la consommation et les Juifs de Constantine sucraient leur café avec une datte. Par ailleurs, ils ne mangeaient que des fruits et des légumes frais.

En Tunisie
Avant Pessa'h, la mère de famille tunisienne, met de côté une des matsot qui fera partie de la décoration tout au long de l'année. Cette matsa sera brûlée soit au lendemain de Souccot, avec les branches de palmier ou de myrte qui ont recouvert la Soucca, soit lors du « biour 'hamets » de l'année suivante.

Chez les Juifs tunisiens, la lecture de la Haggada s'ouvre sur le « Etmol », une phrase récitée juste après le Kiddouch par toute la famille pendant que le père fait tourner le plateau du Séder, appelé Sisstou, au-dessus de la tête de chaque invité. Dans cette phrase, il est dit que « hier nous étions des esclaves, aujourd'hui des hommes libres; aujourd'hui nous sommes ici, l'année prochaine dans la terre d'Israël, hommes libres ». Cette coutume est également répandue chez les originaires d'Algérie et du Maroc.

La récitation des dix plaies prend des proportions mélodramatiques dans les familles tunisiennes puisqu'après chaque plaie, toute la famille répond « Hachem Yatsilénou » (D.ieu nous sauvera), qui est devenu au fil des années « Shamsilénou ». Après chaque plaie énoncée, le maître de maison verse dans une cuvette ébréchée un peu de vin qu'un autre convive dilue avec de l'eau. Ensuite, dans le plus grand silence, le contenu de la cuvette est jeté dans les toilettes. À ce moment-là, poussant un soupir de soulagement, toute la famille applaudit et entonne de tonitruants « 'youyous ».

À Djerba
On raconte que sur l'île de Djerba, une coutume très insolite était respectée le soir du Séder. Nous connaissons tous l'une des premières phrases de la Haggada de Pessa'h qui indique que « tout pauvre viendra et mangera ».

À Djerba, durant de longues années, cette phrase a manifestement été comprise très différemment puisqu'il y était interdit d'inviter qui que ce soit le premier soir de Pessa'h. Le rav Moché Halfon Hacohen, auteur du livre Brit Kéhouna, dont la famille respectait cette coutume, affirme qu'elle a été annulée, mais indique qu'elle prend sa source chez les Marranes. En effet, les Juifs qui continuaient à respecter les mitsvot malgré l'Inquisition étaient souvent les victimes de délateurs et d'espions qui indiquaient aux autorités que telle ou telle famille n'avait pas véritablement rejoint la religion catholique.

Contraints de se réunir dans des caves et des cachettes autour d'un Séder réduit souvent à sa plus simple expression, les Marranes préféraient donc ne faire entrer aucun étranger dans leur maison le soir du Séder. Cette coutume aurait alors été adoptée par de nombreuses communautés juives du bassin méditerranéen, parmi lesquelles celle des Juifs de Djerba.

Chez les 'Hassidim
La « bdikat 'hamets » (vérification du 'hamets) se fait à l'aide d'une bougie en cire. Avec une plume de poulet, le maître de maison transverse chaque miette de 'hamets découverte dans un sachet en papier. Ensuite, ce qu'il reste de la bougie, le sachet et la plume sont placés dans une cuillère de bois, elle-même entourée d'un sachet de papier. Tout cela est brûlé le lendemain durant le « biour 'hamets ».

Les 'Hassidim de 'Habad ont la coutume de manger de la matsa chmoura ronde, réalisée à la main, durant toute la durée de la fête. Les matsot du Séder sont un peu concaves, comme des réceptacles. Entre chaque matsa, les 'Hassidim de 'Habad placent une serviette.

Toujours chez les 'Habad, on a la coutume de verser le verre de vin dédié au prophète Éliahou juste après le Birkat Hamazone. À la fin de la Haggada, après s'être souhaité « L'an prochain à Jérusalem », on reverse ce vin dans la bouteille tout en récitant le Nigoun 'Habad « Éli Ata Véodéka ».

Enfin, le dernier jour de la fête, les 'Hassidim organisent un repas spécial, appelé Séoudat Machia'h, au cours duquel les 'hassidim de 'Habad boivent à nouveau quatre coupes de vin.

Chez les 'Hassidim d'Erloï, on a la coutume de porter une kippa blanche particulière appelée Haïbel le soir du Séder.

En Europe de l'Ouest
Les Ashkénazes d'Europe occidentale ont pour tradition de placer sur la table toute leur argenterie, en souvenir des « nombreux biens » que le peuple juif a récupérés des Égyptiens lors de la Sortie d’Égypte.

Les « yékim », généralement originaires d'Allemagne et de France, ont l'habitude de mettre de côté dès leur cuisson les trois matsot qui seront placées sur le plateau du Séder et de leur donner un nom : celle du haut « Cohen », celle du milieu « Lévy » et celle du bas est appelée « Israël ».

Ils mangent de la viande fumée (appelée « Hômen ») le premier jour de la fête en souvenir de la pendaison de Haman qui a eu lieu le premier jour de Pessa'h, au lendemain du Séder au cours duquel la reine Esther l'a dénoncé au roi Assuérus. Les yékim aiment manifestement l'humour noir parce que si la viande fumée est appelée chez eux « 'Hômen », c'est parce que, tout comme Haman, elle est restée pendue de longues semaines dans le fumoir...

En Europe occidentale, on a coutume de porter les Téfilin même durant 'Hol Hamoed et de les retirer juste avant la récitation du Hallel.

Source : Hamodia
   


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