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Sept fois le juste tombe...

Mercredi 7 Avril 2010 | 12h45   Vue : 5446 fois
 
 
 
 


      Après avoir guidé son peuple pendant quarante années, Moché s'apprête à le quitter pour rejoindre le Monde futur. Lors d'une ultime convocation, il s'adresse pour la dernière fois à tout le peuple d'Israël pour l'encourager à suivre les voies de la Torah ...

      Lors de cette dernière allocution, Moché révèle au peuple d'Israël qu'adviendra dans l'avenir une ère de déchéance spirituelle. Mais avec cette annonce, on apprend également que les portes du repentir ne seront jamais fermées, quels que soient les abysses moraux que les hommes pourront atteindre !

      C'est à ce sujet qu'il est dit dans la Paracha Nitsavim : « Car cette Mitsva que Je t'impose aujourd'hui, elle n'est ni trop ardue, ni placée trop loin. Non ! La chose est tout près de toi », (Dévarim, 30, 11-14). Selon le Ramban, la Mitsva dont il est question ici est bien celle de la Téchouva (le repentir). Celle-ci est donc définie comme proche de nous, « et c'est pourquoi à tout moment on peut en faire usage et se repentir ».

      Ce verset constitue une foudroyante réplique à l'une des plus puissantes méthodes employées par le Yétser HaRa’ (notre mauvais penchant) qui a - entre autres - pour nom « le désespoir » ... Car lorsque la Torah s'adresse ainsi à chaque Juif personnellement en lui déclarant que jamais l'espoir d'un retour ne lui est ôté, il peut puiser dans cette annonce la force d'échapper au destin auquel il s'est voué. Néanmoins, une remarque apparaît aussi en filigrane dans ce verset: admettons que les portes du repentir soient à tout moment ouvertes, mais de là à dire que la chose n'est ni trop ardue, ni placée trop loin n'est-ce pas disproportionné ? Nous savons pourtant quelle force et quel courage l'homme repentant doit engager pour s'extirper du cercle infernal d'une vie remplie de fautes! Comment le verset peut-il alors affirmer avec autant d'assurance qu'il nous appartient aisément et à tout moment de faire Téchouva ... ?

Il semblerait que la réponse réside dans le fait que les erreurs passées peuvent elles-mêmes devenir le tremplin d'une remontée spectaculaire.


      A ce sujet, on peut citer une lettre du Rav Its'hak Hutner zatsal dans laquelle il répondait à un jeune élève visiblement en proie au désespoir et à l'abattement face à sa situation morale. Dans cette lettre rendue publique (et éditée dans ses Iguérote ouKtavim, page 128), le Rav Hutner écrivit notamment ces quelques mots : « Le plus sage d'entre les hommes déclara: « Sept fois le Juste trébuche et se relève » (Proverbes, 24, 16).

      Or, les sots comprennent généralement cette affirmation comme s'il était dit: « En dépit de ses nombreuses chutes, il se relève pourtant ». Mais les érudits savent pertinemment que le triomphe du Juste passe nécessairement par les sept chutes qui l'ont précédé ». Et de citer à ce sujet une parole de nos Sages interprétant le verset: « D.ieu examina ce qu'Il avait fait, c'était éminemment bien » en formulant l'idée suivante: « 'C'était bien '- il s'agit du bon penchant; « c'était éminemment bien » - il s'agit du mauvais penchant ». Cela suggère que même dans le mauvais penchant se dissimule une part du bien siégeant au cœur de la Création !

      En d'autres termes, non seulement l'homme a les moyens de surmonter son mauvais penchant, mais de surcroît, il doit apprendre à l'utiliser pour le combattre. Et en exploitant ces mêmes fautes qui l'ont fait trébucher, l'homme pourra donc en sortir plus triomphant encore. Certes, jamais cette perspective ne doit servir de prétexte pour justifier un mauvais comportement. Au contraire, l'être humain doit à tout moment se préserver de la faute et prier pour ne jamais être confronté à une épreuve. Néanmoins, il nous faut savoir qu'à titre d'à postériori, les fâcheuses expériences passées peuvent aussi aider la personne à se débourber de la situation dans laquelle elle se trouve.

      Cette idée est évoquée de manière remarquable par le prophète Mikha lorsqu'il annonce au peuple d'Israël, en dépit de sa déchéance : « Car si je suis tombée, je me relève; si je me suis confinée dans les ténèbres, l'Éternel est une lumière pour moi» (Mikha, 7, 8). Si ce verset laisse entendre - dans son sens simple - un message d'espoir pour l'avenir de la nation juive, nos Sages y décelèrent pour leur part une dimension nouvelle et remarquable.

      En effet, selon le Midrach (Cho'hèr Tov Téhilim 5), le secret du triomphe final réside précisément dans ces quelques mots: « Si je n'étais tombée, je ne me serais pas relevée! Si je ne m'étais confinée dans les ténèbres, D.ieu n'aurait pas été une lumière pour moi! ». Par la force de ses chutes, le peuple juif est donc capable de se relever et de s'élever à un niveau encore plus élevé que ce qu'il avait connu auparavant.

      Selon l'auteur du Tanya - la Bible du 'hassidisme -, c'est dans ce contexte que nos maîtres affirment également que lorsque l'homme procède à un véritable repentir par amour, ses fautes préméditées perdent non seulement de leur gravité, mais elles sont même considérées alors comme d'authentiques mérites ! Or, si l'on admet que D.ieu, dans Son infinie Clémence, accepte d'effacer nos méfaits, comment comprendre cependant qu'ils puissent ainsi devenir d'authentiques mérites recensés à notre avantage?

      La réponse proposée par le Tanya (au chapitre 7) est remarquable : l'âme du Juif, de par sa nature, aspire à s'attacher à son Créateur dont elle fut extraite.

      Or, nous savons que les fautes éloignent l'âme de sa Source originelle et que par conséquent, plus l'éloignement devient grand, plus se développent un manque et une aspiration intenses de revenir jusqu'à Lui. Une faute peut donc elle-même générer un rapprochement plus puissant encore ... D'autres commentateurs invoquèrent à ce propos les célèbres paroles du Zohar: « Il n'y a de Lumière que celle qui s'échappe de l'obscurité; il n'y a de Bien que celui qui s'extrait du mal », (II, 184, 1).

      Par la force du repentir, le mauvais penchant se change donc lui-même en bien. Et ce à un point tel qu'après être revenu à de bonnes résolutions, il devient même éminemment bien. Le Sfat Emet concluait pour sa part cette idée dans ces termes : « C'est en ce sens qu'il est dit: Cette Mitsva n'est pas dans le ciel dans la mesure où la réalité du repentir réside dans la faute elle-même, sur terre, et non dans le ciel ou au-delà de l'océan…; car la Téchouva ne consiste pas à franchir des océans mais bien à trouver, au cœur du tumulte, le chemin du retour vers la sainteté ... ».

Adapté par Y. Bendennoune à partir d'un article du Rav M. Reiss,
paru dans Hamodia en hébreu





   


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