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Rav Auerbach: Une personnalité hors du commun: Partie 2

Mercredi 3 Juin 2009 | 22h00   Vue : 5785 fois
 
 
 
 



Plus que toute biographie classique, c’est certainement entre les lignes d’événements quotidiens et de courtes anecdotes - communes mais pourtant hautement révélatrices - que l’on est à même de mieux redessiner le portrait d’un personnage.

Voici donc quelques superbes et pourtant modestes actions de ce grand homme que fut Rav Chlomo Zalman Auerbach zatsal, extraits de l’ouvrage ‘Hiko Mamtakim du Rav Eliyahou Naé, dans lequel sont rassemblés des témoignages pour la plupart de première source, recueillis auprès de 220 élèves et proches du Rav.


1. Un père pour les orphelins


Parmi les nombreuses veuves dont Rav Chlomo Zalman avait la charge financière, l’une d’elles lui manifestait sa gratitude par une coutume immuable. Tous les quelques mois, elle lui faisait parvenir les fruits de chaque nouvelle saison - les plus beaux qu’elle trouvait - alors que leur prix était encore nettement supérieur à la moyenne.

L’un des proches du Rav lui fit remarquer qu’il serait judicieux de faire cesser ce manège : à ses yeux, ces dépenses étaient nettement superflues pour une femme aux moyens si modestes ! Mais Rav Chlomo Zalman interrompit aussitôt ces réflexions : « Il est question ici d’une veuve brisée et esseulée dont l’unique satisfaction en ce monde est de me faire parvenir des fruits de saison ! Vous voudriez l’en priver également ? ».

A une autre occasion, une jeune veuve qui venait de perdre son mari dans la fleur de l’âge s’était présentée chez le maître pour lui faire part de la détresse dans laquelle elle se trouvait. A la fin de la conversation, elle l’avait questionné sur les démarches à entreprendre à la mémoire de son jeune mari défunt ; or la réponse qui lui fut donnée ne manqua pas de l’étonner : « Écoutez-moi bien !

S’il est une chose que vous pouvez faire pour votre mari, c’est d’aller acheter des jouets à vos jeunes orphelins et d’aller vous promener avec eux. Ce sera la plus belle élévation pour l’âme de votre époux. Oubliez le deuil et allez donc vous distraire avec vos quatre enfants ! ».


2. Une grande abnégation pour le peuple juif



Yéchiva de Kol Ya'akov
L’un des disciples de Rav Chlomo Zalman, lui-même aujourd’hui très renommé, est le Rav Yéhouda Adess, le directeur de la yéchiva Kol Yaacov.

Il avait adressé un jour au maître une question très particulière : en s’isolant six années consécutives et en cessant toute action sociale, expliqua-t-il, il se savait en mesure de compléter l’étude intégrale du Talmud et de rédiger d’imposants ouvrages de commentaires en tant que fruits de son assiduité.

Néanmoins, il était conscient du fait que dans l’état actuel des choses, ses nombreuses responsabilités à l’égard de ses élèves l’empêchaient de s’adonner à sa vocation. Alors comment agir… ?

La réponse de son maître ne se fit cependant pas attendre : « Quelle assurance avons-nous que clôturer l’étude du Talmud ou rédiger des commentaires en Torah corresponde plus à la Volonté divine que le fait de former des élèves et de s’occuper du peuple de D.ieu ? ». Rav Yéhouda ne put cependant réprimer une certaine réticence devant cette réponse, et il insista en demandant à son maître si sa sentence était à mettre en pratique ; ...Ce dernier lui déclara alors : « Non seulement je le pense, mais j’agis moi-même en conséquence ! ».


3. Savoir partager la douleur d’autrui



Le Rav Auerbach dans sa jeunesse
Les récits rendant compte de l’amour et des profonds sentiments qui animaient le Rav à l’égard de ses prochains sont légion !

Comme il le répétait lui-même fréquemment, « même un simple soupir échappant des lèvres d’un homme juste est à même d’influencer la décision du Tribunal d’En-Haut ». A plus forte raison, pouvons-nous avancer, cette assertion sera-t-elle vraie face aux sanglots d’un homme droit et pur, comme en témoigne cette émouvante histoire...

Un témoignage de cette affection profonde qui l’unissait à ses frères juifs fut porté le jour de son décès, au cœur de la procession funèbre qui l’accompagna jusqu’à sa dernière demeure. L’une des personnes ayant pris part à la procession paraissait alors particulièrement affectée par sa disparition, au point d’être incapable de réprimer les sanglots qui la secouaient. Pourtant, les proches du Rav avouèrent au même instant ne pas connaître cet homme, et rien ne semblait le lier au défunt plus que tout autre…

Dès que ses pleurs lui laissèrent un moment de répit, quelques personnes l’accostèrent, pour tenter de lui apporter du réconfort et le questionner sur son si profond chagrin. C’est à ce moment qu’il révéla les faits suivants : « Mon histoire débute il y a très longtemps, alors que je n’étais qu’un jeune homme.

Pendant cette période, les caprices de mon insouciance m’amenèrent aux pires égarements :« je rejetai alors en bloc toutes les valeurs du judaïsme, m’écartant totalement des chemins de la Torah. Évidemment, tous mes proches et toutes mes connaissances antérieures cessèrent aussitôt de me fréquenter ; ils coupèrent totalement les liens avec moi au point, semble-t-il, d’effacer mon existence de leur mémoire… Cette situation ne fit qu’empirer mon état d’esprit : je me sentais banni et proscrit ».

Après une courte pause, l’homme reprit son récit en lâchant un profond soupir :
« La seule personne qui ne coupa pas les liens avec moi, qui m’appelait et prenait de mes nouvelles avec une constance et une assiduité qui me sidéraient fut Rav Chlomo Zalman zatsal ! Cet intérêt qui jamais ne fut en défaut, conclut l’homme, fut l’amorce de mon retour vers D.ieu, et c’est lui seul qui me donna le courage de rejoindre le chemin de la Torah… ».


4. Le regard perçant d’un décisionnaire !



Le Rav accompagné du Rav Chwadron
Un homme s’était un jour présenté à lui pour une question halakhique pratique : dans la mesure où le principe du ‘Erouv est souvent sujet à caution, il souhaitait faire preuve de rigueur à ce sujet et prendre sur lui la ‘houmra de ne plus porter davantage dans le domaine public le jour du Chabbat.

Mais à la place des compliments qu’il s’attendait à recevoir, la réponse que lui donna Rav Chlomo Zalman n’abonda pas du tout en son sens : « Rien ne vous retient de continuer à agir suivant la coutume de vos parents. Mais sachez que si vous souhaitez prendre sur vous une rigueur supplémentaire, il vous faut en premier lieu étudier la question et approfondir les différents aspects halakhiques. C’est seulement une fois que vous serez convaincu de la pertinence d’une ‘houmra qu’il conviendra de l’appliquer ! Mais il ne faut en aucun cas se contenter d’imiter simplement les ‘rigueurs’ des autres ! ».

C’est également dans les circonstances suivantes que l’on put déceler ce regard perçant qui le caractérisait : un jeune homme vivant dans son quartier de Chaaré ‘Hessed était venu un jour le trouver en lui annonçant avec une profonde émotion qu’il avait l’occasion unique de se porter acquéreur des volumes du Talmud dans lesquels avait étudié le Gaon de Vilna en personne ! Il précisa qu’outre l’ancienneté de cette édition, les pages de ces lourds volumes étaient encore imprégnées de la cire des bougies à la lumière desquelles le Gaon s’était absorbé dans son étude…

Il venait donc demander conseil à Rav Chlomo Zalman sur cette opportunité en lui expliquant qu’il pouvait conclure l’affaire le jour même pour la somme de 30 000 shekels – une somme colossale à l’époque.

Mais la réaction du maître le laissa pantois :
« Voici, prenez donc mon propre Talmud qui est lui aussi très vieux. Et si vous y tenez tant, je peux également faire couler sur ses pages quelques gouttes de cire… ». Quelques temps plus tard, le même homme s’était rendu à nouveau dans la demeure du maître, et à peine ce dernier l’aperçut-il qu’il s’empressa de lui formuler une requête : une veuve de ses connaissances endurait de lourds problèmes financiers, et elle avait à ce jour besoin d’une aide de 30 000 shekels. Mais par ses hésitations et son silence, l’homme laissa clairement entendre qu’il ne pouvait ou ne souhaitait pas se défaire d’une pareille somme.


La réponse du Rav fut évidemment tranchante :
« C’est lorsqu’on attache tant d’importance aux collections anciennes que l’on se voit finalement incapable de compatir à la douleur d’une pauvre veuve… ».


Les lourdes tentures de la personnalité humaine ne sont jamais parfaitement pénétrables ; surtout lorsqu’il s’agit des hauteurs atteintes par ces grands hommes qui, toute leur vie durant, s’attachent à parfaire et à améliorer leur être.

Mais c’est à travers ces courtes anecdotes - qu’il faut toujours détacher de leur caractère succinct et ponctuel - que nous pouvons néanmoins être en mesure de discerner l’envergure d’un personnage tel que Rav Chlomo Zalman Auerbach zatsal.

(A partir d’extraits de l’ouvrage « ‘Hiko Mamtakim » du Rav Eliyahou Naé, dans lequel sont rassemblés des témoignages pour la plupart de première source, recueillis auprès de 220 élèves et proches du Rav).

Yonathan Bendennoune pour Hamodia



Voir la première partie





   


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