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Les voies d'Hachèm sont impénétrables

Lundi 5 Décembre 2016 | 12h35   Vue : 8033 fois
 
 
 
 



      David Ham'elekh écrivait dans les Téhillim (92-7) : " Les gens simples ne peuvent comprendre ceci. Les hommes sages, par contre, ne peuvent qu'admettre que chaque événement a sa raison d'être ".

      Parfois, ce qui semble merveilleux se révèle être désastreux, ou inversement, un événement apparemment catastrophique devient une vraie bénédiction. On parle d'Héstèr Panim (littéralement, voilement de la face) lorsque Hachèm déguise ainsi ses intentions.

      Rares sont ceux qui ont l'occasion de percer le voile qui dissimule les intentions d'Hachèm.

      L'incident suivant décrit des circonstances dramatiques au premier abord, mais qui ont eu par la suite des conséquences tout à fait imprévisibles et surprenantes.

Le jeune Moché Rabi faisait partie des heureux élus.


      C'est du moins ainsi que les choses semblaient se présenter au début. Quand le monstre Nazi commença à pointer sa tête hideuse en Allemagne en 1939, un bienfaiteur anglais (Rabbi Moché Schneider) proposa d'assurer la fuite du jeune Moché, alors âgé de seize ans, de Francfort à Londres, dans un convoi d'enfants.

      Ceci dans l'espoir d'épargner à ces jeunes les souffrances qu'allaient subir leurs frères Juifs restés aux mains des Nazis. Mais peu de temps après son arrivée en Angleterre, Moché apprit qu'il allait être transféré dans un camp de réfugiés. Scotland Yard soupçonnait des espions allemands de s'infiltrer en Angleterre avec les réfugiés juifs, et ne voulait prendre aucun risque.

      Dès leur arrivée, tous les étrangers étaient classés en trois catégories. Les suspects qui avaient des liens avec les forces armées allemandes comme les marins ou les soldats, étaient emprisonnés ; les allemands qui avaient un autre métier étaient assignés à résidence ; et les enfants avaient le droit de vivre avec les familles qui acceptaient de les héberger.



Les passagers du Dunera, 5 Janvier 1940
      Mais après la grande victoire tactique des Allemands en 1940 à Dunkerque, qui avait causé la retraite de centaines de milliers de soldats français et britanniques, tous ceux qui avaient la nationalité allemande - Juifs ou non - furent internés dans des camps établis d'abord à Londres puis à Liverpool.

      Les conditions de vie dans ces camps de détention étaient terribles, l'espace et la nourriture faisaient gravement défaut.

      Les internés se plaignaient amèrement, et les autorités britanniques offrirent à tous ceux qui le désiraient la possibilité d'être déportés au Canada. De nombreux Juifs, y compris Moché, décidèrent alors de quitter les camps anglais, en se disant que les choses pourraient difficilement être pires. Mais ils se trompaient.


      Les Juifs allemands furent emmenés sur une île où ils embarquèrent à bord du Dunera, à destination du Canada. Mais on les avait trompés. Après quelques jours en mer, la plupart des passagers comprirent que le Dunera se dirigeait en réalité vers le sud.

      Après des tentatives répétées pour connaître la vérité, ils apprirent qu'ils étaient en route pour l'Australie! Tout au long du voyage, les Juifs durent subir d'incessantes humiliations et moqueries. On leur interdit catégoriquement de se rendre sur le pont supérieur pour respirer ne fût-ce qu'une bouffée d'air frais; on les parqua derrière des fils de fer barbelés pour les contraindre à rester aux niveaux inférieurs du paquebot. Les marins, les membres de l'équipage et même le capitaine - leur confisquèrent leurs effets personnels, sous prétexte qu'ils seraient mieux à l'abri aux mains des autorités.

      Les marins anglais leur donnèrent même des reçus pour les objets qu'ils prenaient, mais les Juifs comprirent rapidement que ces reçus, tout comme leurs promesses, étaient sans valeur.



Navires allemands vers le pacifique
      Les voyageurs étaient démoralisés, en proie à un vif sentiment de solitude et d'angoisse concernant leur avenir. Ils n'avaient quasiment plus rien. Ils s'étaient enfuis de chez eux, et voilà qu'on les déportait maintenant de leur pays adoptif.

      Les passagers savaient tous que les eaux de l'Océan Pacifique grouillaient de navires de guerre allemands. Ils étaient complètement désemparés et leur destin semblait leur glisser entre les doigts. Les membres de l'équipage anglais se tenaient régulièrement au courant des derniers développements de la guerre sur leurs postes de radio. L'horizon était sombre pour l'armée britannique, car l'Allemagne remportait victoire sur victoire.



Le Dunera traverssant un fjord
      Un soir, le Dunera échappa de justesse à une catastrophe lorsqu'une énorme lame détourna le navire de la trajectoire d'une torpille. Les marins anglais étaient furieux et humiliés d'avoir encouru ce danger.

      Sous le feu de la colère, ils se vengèrent sur les ressortissants allemands qui se trouvaient à bord. Avec une cruauté délibérée, ils rassemblèrent les dernières possessions des passagers étrangers et les jetèrent par dessus bord, dans les eaux houleuses du Pacifique. Les derniers liens qui unissaient ces derniers à leur passé, les lettres, les souvenirs de famille et les livres favoris, tout ce qui les rattachait à leur vie antérieure, était maintenant perdu à tout jamais.

      Les ténèbres de la nuit reflétaient leurs cris de désespoir devant ce dernier outrage. Ils ne possédaient plus aucun souvenir tangible de leur passé - seule leur mémoire survivait. Rongés par la douleur, ils regardaient leurs maigres biens flotter et tourbillonner à la surface des flots, ballottés de vague en vague. Finalement le Dunera et ses passagers désespérés arrivèrent à Sydney, en Australie. Le paquebot reprit bientôt la mer en direction de l'Angleterre.

Quelques jours plus tard, il fut torpillé par les sous-marins allemands et explosa. Tous les membres de l'équipage furent tués.



      Les péripéties de ce voyage furent relatées par un livre édité par Paul R Bartrop et Gabrielle Eisen, Co-publié par Schwartz et Wilkinson et " the Jewish Museum of Australia ".

      Il y a quelques années, un film qui racontait les mésaventures de Dunera sortit en Angleterre et en Australie. Il était très critique à l'égard des membres de l'équipage britannique, et dénonçait leur attitude cruelle et insensible envers leurs passagers.

      La Marine britannique s'insurgea contre l'image négative que ce film donnait de ses soldats, et le Parlement de Londres ouvrit une enquête pour savoir si les marins britanniques avaient réellement eu un comportement si inhumain en ce temps-là.

      De nombreux documents sur cette affaire furent révélés, et l'on retrouva le journal de bord du commandant allemand qui avait torpillé le Dunera. Il contenait des révélations incroyables.



Frégate britannique en 1940
      En fait, le commandant avait pratiquement traqué le Dunera jusqu'en Australie. Il avait lancé une torpille contre l'énorme navire, et avait eu la surprise de constater que le projectile avait été dévié.

      Il s'apprêtait à donner à son équipage l'ordre de faire à nouveau feu sur le bateau, quand les marins qui tenaient le périscope remarquèrent des valises et divers objets flottant à la surface, autour du Dunera. Ils envoyèrent des plongeurs les récupérer, dans l'espoir de récolter quelques informations sur l'ennemi. Une fois à bord, ils les examinèrent avec attention. Parmi le butin se trouvaient des lettres rédigées en allemand courant, des livres allemands et des souvenirs qui provenaient à l'évidence d'Allemagne. Ils comprirent alors qu'il y avait des Allemands à bord du Dunera.

      Le capitaine voulant épargner la vie de ses compatriotes que l'on déportait visiblement d'Angleterre en Australie, annula l'ordre de tirer sur le Dunera. Il ordonna par radio à tous les navires allemands de la région d'éviter ce bateau, qu'il suivrait dans son propre sous-marin. Ce qu'il fit jusqu'à Sydney.



Le Dunera coulé
      Quand le bateau accosta et que les passagers débarquèrent, le commandant fut certain qu'il n'y avait plus d'Allemands à bord. La conscience désormais tranquille, il attaqua le Dunera qui retournait vers l'Angleterre, et coula le navire.

      Ainsi, ce que Moché Rabbi et ses compagnons avaient ressenti comme la dernière cruauté, le largage de leurs dernières possessions par-dessus bord, était en réalité un acte de "Hachga'ha Pratite" (Providence Divine) qui épargna leurs vies. Ce qui devait les couper à tout jamais de leur passé, leur servit de pont vers l'avenir.

Moché Rabbi et de nombreux membres de sa famille, vivent toujours en Australie aujourd'hui; ce sont des membres actifs de la communauté Juive de Melbourne.






   


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