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Le massacre des juifs (1321-1391)

Samedi 25 Juillet 2009 | 21h31   Vue : 8261 fois
 
 
 
 



La peste noire ravagea l’Europe au milieu du 14ème siècle pendant quatre ans et envoya un tiers de l’Europe au tombeau. Cette terrible épidémie causera d’importants bouillonnements sociaux.

Les Juifs seront parmi les premiers groupes visés. La diabolisation est poussée à outrance et ils sont accusés d’empoisonner les puits pour tuer les chrétiens.

Ce fléau, dont l’arrivée en Europe avait été précédée d’un tremblement de terre et d’autres phénomènes effrayants de la nature, vint des frontières de la Chine jusqu’au cœur de l’Europe, où il sévit avec une violence inouïe pendant plus de quatre ans (1348-1352) et enleva le quart des habitants (environ vingt-cinq millions). Affolés par la terreur, les chrétiens se ruèrent sur les Juifs, les torturant, les massacrant, les brûlant, comme s’ils voulaient les exterminer jusqu’au dernier.

C’étaient là les conséquences de l’enseignement de l’Église. Ni les musulmans, ni les Mongols, qui pourtant périrent en grand nombre victimes de la peste noire, ne songèrent à en rendre responsables les Juifs. Seuls les chrétiens leur attribuèrent cette épidémie.

C’est que l’Église avait accusé si souvent les Juifs d’assassiner las chrétiens, et surtout d’égorger les enfants, qu’à la fin ses adeptes en étaient absolument convaincus. Aussi, dès que, par suite des circonstances, toute discipline et toute obéissance eurent disparu et que les chrétiens affalés ne se laissèrent plus arrêter ni par la crainte de la répression ni par le respect pour leurs chefs, on put voir dans toute leur horreur les résultats des prédications de l’Église contre les Juifs.

La peste noire n’épargna cependant pas complètement les Juifs. Mais, comme ils moururent en moins grand nombre, soit à cause de leur régime sobre et hygiénique, soit à cause des soins dévoués dont ils s’entouraient mutuellement, ils furent accusés d’avoir empoisonné les sources, les fontaines et même l’air, pour faire disparaître d’un coup les chrétiens de tous les pays.


Caricature de l'époque montrant
un juif en train d'empoisonner un puit
Pour empoisonner tous les chrétiens, il aurait fallu une entente entre tous les Juifs. Qui donc aurait créé cette entente ? Quelle personnalité aurait possédé une autorité suffisante pour imposer sa volonté à toutes les communautés juives de l’Europe ?

La haine du juif, eternel bouc émissaire, ne se laissait pas arrêter pour si peu. Comme on croyait les Juifs d’Espagne en possession de ressources considérables, jouissant d’une très grande influence auprès de tous leurs coreligionnaires d’Europe, ce furent eux qu’on accusa d’être les instigateurs de ce complot diabolique. L’ordre d’empoisonner toute la chrétienté serait parti de Tolède.

La foule, aveuglée par le fanatisme et la terreur, nommait même celui qui aurait été chargé de transmettre le mot d’ordre aux diverses communautés et de leur apporter le poison : c’était Jacob de Paskate. Venu de Tolède à Chambéry, en Savoie, il aurait envoyé de cette dernière ville toute une bande d’émissaires juifs pour accomplir partout l’œuvre de mort. Ce Jacob aurait été aidé dans son entreprise par le Rav Peyret de Chambéry, et un juif riche du nom d’Aboget. On connaissait même la composition du poison. Il était préparé par des sorciers judéo-espagnols et formé tantôt de chair de basilic, tantôt d’un mélange d’araignées, de crapauds et de lézards, tantôt enfin de cœurs de chrétien pétris avec de la pâte d’hostie.


Massacre des juifs en 1349
Ces fables, inventées par des ignorants et des méchants, et démesurément grossies par l’imagination populaire, trouvaient créance non seulement auprès de la foule, mais aussi auprès des classes élevées.

Les tribunaux faisaient sérieusement des enquêtes pour découvrir les auteurs de ces crimes, et, dans ce but, ils avaient recours à la mesure extrême employée si fréquemment par la chrétienté du moyen âge pour connaître la vérité, ils soumettaient les inculpés à la torture.

Ce fut dans le sud de la France, où la peste noire sévissait déjà au commencement de l’année 1348, que l’on répandit d’abord la légende de l’empoisonnement des puits. Dans cette région, une communauté juive tout entière, hommes, femmes et enfants, furent brûlés en un seul jour, avec des rouleaux de la Loi (au milieu du mois de mai). De là, le mouvement s’étendit dans la Catalogne et l’Aragon.

A Barcelone, la populace avait déjà tué 120 Juifs et pillé de nombreuses maisons, quand les notables de la ville se réunirent pour défendre leurs malheureux concitoyens. Aidés par un épouvantable orage, qui éclata à ce moment, ils réussirent à disperser la horde des pillards et des assassins.


Pape Clement VI
Quelques jours plus tard, les mêmes scènes se répétèrent à Cervera. Dix-huit Juifs périrent, les autres prirent la fuite.

Dans tout le nord de l’Espagne, les communautés juives s’attendaient à être attaquées ; elles instituaient des jeûnes publics, imploraient la miséricorde divine et se barricadaient dans leurs quartiers. Dans l’Aragon, les classes élevées essayèrent de protéger leurs concitoyens Juifs.

Ceux-ci trouvèrent également un appui auprès de Clément VI, ce pape qui avait fait traduire en latin les livres d’astronomie de Gershonide. Clément VI promulgua une bulle (au commencement de juillet) par laquelle il interdit, sous peine d’excommunication, de tuer les Juifs en l’absence d’une condamnation régulière, de les baptiser de force ou de les piller. Peut-être cette bulle eut-elle quelque efficacité dans le sud de la France, mais elle n’eut aucune action sur le reste de la chrétienté. La contagion de l’exemple l’emporta sur tout.


Lac de Genève
Les délicieux environs du lac de Genève devinrent également le théâtre de sanglants désordres. Sur l’ordre du duc Amédée de Savoie, plusieurs Juifs, accusés du crime d’empoisonnement, furent incarcérés à Chillon et à Chatel.

A Chillon, les inculpés furent soumis à la torture ; sous l’action de la douleur, ils avouèrent tout ce qu’on voulut. Un de ces malheureux, du nom d’Aquet, multiplia même ses aveux jusqu’à l’exagération. Il déclara qu’il avait empoisonné des puits à Venise, en Apulie, dans la Calabre et à Toulouse. Ces déclarations furent consignées par les secrétaires dans leurs procès-verbaux et contresignées par les juges. Pour donner plus de valeur aux paroles du supplicié, les juges ajoutèrent qu’on ne lui avait appliqué la torture que très légèrement. A la suite de ces aveux, on brûla non seulement les inculpés, mais tous les Juifs des environs du lac de Genève.

De Genève, le bruit se répandit bientôt dans toute la Suisse qu’on avait enfin des preuves certaines de la culpabilité des Juifs. Les consuls de Berne firent venir de Genève les procès-verbaux des débats, torturèrent à leur tour quelques Juifs, leur arrachèrent des aveux et firent brûler tous les Juifs de la ville (en septembre).

Ils informèrent ensuite de leur prétendue découverte les villes de Bâle, de Fribourg, de Strasbourg et de Cologne. De nouveau, le pape Clément VI publia une bulle pour déclarer les Juifs innocents du crime qu’on leur imputait, de nouveau il invita le clergé à les protéger et prononça l’anathème contre les faux accusateurs et les bourreaux (septembre).

Peine perdue ! L’Église, qui avait déchaîné les passions, ne pouvait plus les réprimer ; on obéissait plus au pape. Il faudra attendre le calme après la tempête jusqu’au prochain massacre. Qu’Hachèm envoie la Délivrance finale pour son peuple.





   


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