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l'extraordinaire histoire de celui qui sauva plus de 5000 juifs...

Mardi 20 Janvier 2015 | 19h14   Vue : 5118 fois
 
 
 
 



On peut se demander si Steven Spielberg a choisi le meilleur héros lorsqu’il a fait son film sur la Shoah. Se faisant passer pour un diplomate espagnol en Hongrie pendant la Seconde Guerre mondiale, un importateur/exportateur italien, Giorgio Perlasca a réussi à sauver la vie de près de 5 200 Juifs qui, sans son intervention, auraient fini dans les camps d’extermination. Pour information, Oskar Schindler, le personnage du long-métrage « La Liste de Schindler » a sauvé 1 200 personnes.

Perlasca est resté discret au sujet de ce qu’il avait fait pendant la Seconde Guerre mondiale. Il a gardé son histoire pour lui jusqu’à ce qu’en 1987, un groupe composé de « ses » Juifs le retrouve. Il a reçu, à juste titre, une foule de distinctions médiatiques et étatiques suite aux révélations de ce groupe.

Et même si Perlasca est décédé en 1992, il continue à être honoré. Dans le cadre de son projet des Justes parmi les Nations, le petit orchestre symphonique de Ra’anana a commandé au compositeur Moshe Zorman une pièce qui rend hommage à Perscala, « His Finest Hour » [Son Heure de gloire]. Cette pièce sera jouée pour la première fois le 10 décembre à Ra’anana en présence du fils de Perscala, Franco, et de sa belle-fille, Luciana Amadia.

« Lorsque j’ai entendu parler des opérations extraordinaires de Perscala, je me suis dit que tout le monde devait savoir ce qu’il avait accompli. Et nous n’avons qu’une seule manière de partager cela – grâce à la musique », explique le directeur général de l’orchestre Orit Fogel-Shafran au Times of Israel.


L'orchestre philarmonique d'Israël honnorant
la mémoire de Giorgio Perlasca
« Cela commence par une pièce musicale, mais des milliers d’enfants se sont impliqués grâce à cette pièce », s’enthousiasme Fogel-Shafran.

Cette nouvelle pièce écrite par Zorman inclut le poème de Primo Levi, lui-même un survivant italien de la Shoah, Si c’est un homme. Zorman entame sa pièce en exposant la vie de ceux qui vivent paix dans des immeubles protégés. Par le biais de la musique, il se demande « si, dans ces conditions, il est possible de comprendre ceux qui vivent sous la menace constante de la mort et qui se battent contre la famine, mais continuent à lutter pour leur propre humanité ».

La seconde partie de la pièce décrit la lutte existentielle des Juifs et la menace des forces du mal. L’appel douloureux des Juifs s’entend dans « la marche militaire qui menace de tout écraser sur son chemin ». Faisant un parallèle avec le poème de Levi, la pièce s’achève en s’adressant aux futures générations, en les implorant de continuer à raconter l’histoire de la Shoah et de la consigner pour le futur.


Giorgio Perlasca en 1935 pendant la guerre civile espagnole
L’histoire de Perlasca pourrait facilement faire l’objet d’un script hollywoodien. Après avoir combattu dans les forces armées italiennes pendant la Guerre d’Espagne aux côtés de Francisco Franco, le nouveau dictateur fasciste lui a proposé la citoyenneté espagnole qu’il a refusée.

Plus tard, pendant la Seconde Guerre mondiale, Perlasca s’est trouvé dans une position lucrative en tant que fournisseur de vivres pour l’armée italienne combattant en Europe de l’Est. En 1943, à cause de la chute de Mussolini en Italie, Perlasca a été obligé de reconsidérer la proposition de Franco.

Il avait le choix entre rentrer chez lui et soutenir un autre régime fasciste ou de rester en Europe de l’Est. Perlasca, qui était en Hongrie à ce moment-là, a fait le choix de rester. Mais après avoir passé du temps enfermé dans un château avec d’autres diplomates apatrides, l’Italien s’est rendu compte d’une chose : « Je n’étais ni un fasciste ni un antifasciste, mais j’étais sûrement un antinazi. »


Timbre italien à l'effigie de Giorgio Perlasca
Et quel meilleur moyen de lutter contre les nazis que de sauver leur proie ? Perlasca s’est alors rendu à l’ambassade espagnole sous le nom de Jorge et a demandé asile.

Il a commencé à sauver les Juifs aux côtés du chargé d’Affaires espagnol, Angel Sanz Briz, qui avait déjà commencé à délivrer des « cartes de protections » qui permettaient aux ambassades des Etats neutres d’avoir la tutelle des personnes en possession d’une telle carte. Le gouvernement hongrois a eu vent des manigances de Sanz Briz et il a dû fuir l’ambassade. Perlasca, quant à lui, témoin des transportations en masse des Juifs d’Europe de l’Est lorsqu’il travaillait avec l’armée italienne, a pris la décision de continuer à délivrer ces cartes de protection.

Il a rapidement « pris » la fonction d’assistant de Sanz Briz et s’est nommé lui-même ambassadeur à la place de Sanz Briz grâce à une lettre avec l’entête de l’ambassade falsifiée. « Je ne supportais pas de voir les gens marqués comme des animaux… Je ne supportais pas de voir des enfants tués. J’ai fait ce que j’avais à faire », a expliqué Perlasca.

Autre détail intéressant, Perlasca aurait utilisé un vide juridique pour sauver les Juifs. Une loi espagnole datant de 1924 accordait la citoyenneté et la protection aux Juifs nés en Espagne.

Il a alors émis de faux laissez-passer en affirmant que les Juifs hongrois étaient séfarades.

Selon MoralHeroes.org, ces laissez-passer déclaraient : « Les familles de tous les Espagnols en Hongrie requièrent leur présence en Espagne. Jusqu’à ce que nous soyons en mesure de rétablir la communication avec l’Espagne et que leur retour redevienne possible, ils resteront sous la protection du gouvernement espagnol. »


Raoul Wallenberg
Ayant conscience du peu de temps qu’il avait, Perlasca s’est associé avec d’autres diplomates, dont Raoul Wallenberg, pour combiner leurs efforts et mettre les Juifs en sécurité.

Il aurait réussi à sauver entre 3 500 et 5 000 Juifs en seulement un mois et demi, entre le 1er décembre 1944 et la mi-janvier 1945. Il arriva plusieurs fois à arracher littéralement les déportés aux mains des Croix fléchées, jusque sur les quais des gares. Il sauva notamment deux jeunes garçons au moment où ils allaient monter dans le train, et il dut pour cela affronter un officier allemand. Wallenberg, présent lui aussi sur le quai, lui apprit que l'officier en question n'était autre qu'Adolf Eichmann.

Après l'entrée de l'Armée rouge à Budapest, Perlasca fut fait prisonnier par les Soviétiques mais libéré au bout de quelques jours. De retour en Italie, il reprit sans guère de bruit sa vie antérieure. Les quelques personnes à qui il essaya de raconter son histoire ne le croyaient pas. Ce n'est qu'en 1987, plus de quarante ans après, que certains Juifs hongrois qui résidaient en Israël finirent par retrouver Perlasca (que beaucoup considéraient comme un citoyen espagnol) et firent savoir le courage et la solidarité dont il avait fait preuve. Il reçut pour son œuvre de nombreuses médailles et des témoignages de reconnaissance.


Giorgio Perlasca est honoré lors d’une cérémonie
à Yad Vashem à Jérusalem – Septembre 1989
Le 23 septembre 1989 il fut reconnu par Israël comme un Juste parmi les nations. Au musée de Yad Vashem, à Jérusalem, dans la ruelle derrière le mémorial des enfants, a été planté un arbre à son nom.

À Budapest également, dans la cour de la synagogue, le nom de Perlasca apparaît sur une plaque où sont énumérés les noms des Justes. Il meurt à Padoue à l'âge de 82 ans, d'un infarctus du myocarde, et il est enterré à Maserà di Padova. Après les représentations du 10 et 11 décembre à Ra’anana, « His Finest Hour » se produira à Venise. « Vous ne savez jamais où la musique vous mène », affirme Fogel-Shafran. « C’est notre manière de remercier et de diffuser la musique. »





   


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