Synagogue d'Abayudaya
Nabugoye,
Ouganda (JTA) – Le vendredi au coucher du soleil, les résidents juifs de ce village niché au cœur des collines luxuriantes dans l’est de l’Ouganda se rassemblent dans la synagogue pour célébrer le shabbat.
La pièce est vide
, la lumière est faible et les livres de prières traditionalistes sont usés. Pourtant, les conditions spartiates ne parviennent pas à diminuer l’enthousiasme des hommes, des femmes et des enfants qui chantent, tapent des mains tandis que certains, aux premiers rangs, grattent une guitare et jouent du tambour.
Deux jours plus tard, dans le village de Putti à une heure de distance, un groupe d’hommes se réveille à l’aurore et marche d’un pas lourd dans une pièce étroite éclairée par les seuls rayons du soleil qui filtrent à travers les feuilles des bananiers environnants.
Enosh Kéki Maniah
Ceux qui ont
des tefillin les enroulent aux bras, tandis que les autres, assis sur des bancs en dur derrière des bureaux rectangulaires en bois, lisent les livres de prières traditionnels orthodoxes aux reliures en lambeaux.
Un drap
suspendu à une corde délimite l’espace vide réservé aux femmes. Le fond de la pièce arbore un drapeau israélien.
Jusqu’au début des années 2000, les deux communautés ne faisaient qu’une. Connu sous le nom d’Abayudaya, ce groupe de 2000 membres pratique le judaïsme depuis un siècle environ, cela grâce à un ancien chef de la communauté qui lisait la Bible et s’était converti à la religion.
Maintenant, bien qu’elles soient dirigées par des cousins et qu’elles partagent d’autres liens, les communautés se sont séparées et ne se parlent presque plus. Même dans les montagnes de la rurale Afrique de l’est, il y a des synagogues où aller et d’autres pas.
A la fin des années 1990
, les chefs du mouvement traditionaliste ont commencé à visiter la communauté Abayudaya et, en 2012, de nombreux membres de la communauté ont été convertis par une juridiction rabbinique traditionaliste.
Gershom Sizomu, le rabbin formé aux Etats-Unis du groupe Nabugoye, considère cela comme une ‘confirmation’.
Mais le cousin de Sizomu, Enosh Keki Maniah, a rapidement appris que le rabbinat en chef d’Israël ne reconnaissait pas les conversions des traditionalistes, il a donc décidé avec une poignée de partisans de refuser la confirmation, préférant, à la place suivre, la pratique orthodoxe. En 2003, ils ont quitté Nabugoye pour Putti.
« Le but de nos grands-parents n’était pas simplement d’être ici en tant que peuple juif mais d’être reconnu en tant que peuple juif, explique Maniah. En fin de compte, nos grands-parents avaient le rêve d’aller en Israël. »
Source : Times Of Israel