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Un an sans Marane

Dimanche 2 Novembre 2014 | 07h56  
 
 
 
 

Voilà déjà un an que le rav Ovadia Yossef zatsal nous a quittés, créant un vide qui semble impossible à combler. Mais à travers ses écrits et ses œuvres, cet immense décisionnaire restera à jamais vivant au sein du peuple juif.

Dès son jeune âge, celui qui devait devenir l’un des plus grands décisionnaires de son temps était prédestiné à l’écriture. À peine âgé de 12  ans, le rav Ovadia Yossef rédigea avec deux de ses camarades de yéchiva un « Cahier de compilation d’énigmes », liées à des débats talmudiques. La même année, il rédigea une compilation de récits, qu’il signa pour la première fois : « Ovadia Yossef fils de Yaacov, Yabia Omer. » Ces deux derniers mots, extraits du verset des Téhilim (19, 3) : « Yom LéYom Yabia Omer » - « Le jour en fait le récit au jour », devaient devenir par la suite le titre de son œuvre maîtresse. Ces mots font allusion à son propre nom, puisque « Yabia » est l’acronyme inversé de : « Ovadia Yossef ben Yaacov ». En outre, comme il l’indique lui-même dans la préface de ses livres, « omer » a une valeur numérique équivalant à « Ovadia Yossef », et les quatre premiers mots de ce verset ont la même valeur numérique que son nom complet.

Le Halikhot Olam – une œuvre de jeunesse : Vivement encouragé par son maître, rav Ezra Attia, le Roch Yéchiva de Porat Yossef, le jeune rav Ovadia commença très tôt à transmettre des cours réguliers sur le Ben Ich ‘Haï, l’œuvre centrale de l’illustre rav Yossef ‘Haïm de Bagdad. Il compila par la suite le contenu de ses cours dans un ouvrage qu’il appela : « Halikhot Olam » (mais qui ne parut que bien plus tard, en 1998). Au fil des ans, cette œuvre s’étoffa et s’étendit à huit volumes épais. Sans que nul ne s’en doute alors, ce cours hebdomadaire allait poser les jalons de l’un des plus grand combats que mena le rav Ovadia durant toute sa vie.

Voici ce qu’il écrit dans la préface du premier volume du Halikhot Olam : « Avant chaque cours, j’analysais chaque loi scrupuleusement, pour déterminer quelle conduite adopter et que prescrire à nos frères juifs. Je me suis aperçu que le Ben Ich ‘Haï rapportait de nombreuses lois qui s’opposaient à la décision de Maran [notre maître], le Choul’han Aroukh, soit parce que le Ben Ich ‘Haï optait pour une piété accrue, soit parce que telle était la conclusion à laquelle son immense sagesse avait abouti. Mais d’après nous, les paroles de Maran le Choul’han Aroukh sont plus justes et exactes, d’autant plus que nous [les habitants d’Erets-Israël] avons accepté ses décisions aussi bien lorsqu’il se montre plus strict que lorsqu’il est plus permissif, car il est le Maître des lieux (...). » Par ces quelques mots, le rav Ovadia traça les prémices de son approche personnelle, et ce, alors qu’il n’était âgé que de 17 ans ! Évidemment, cette prise de position extrêmement audacieuse suscita de vives protestations. Le Ben Ich Haï, décédé quelques décennies plus tôt (en 1909), était en effet considéré comme le décisionnaire majeur de la communauté irakienne, doté d’une envergure quasi incontestable. Mais avec le courage et la détermination qui le caractérisèrent toute sa vie durant, le rav Ovadia s’en tint fermement à ses convictions. Le rav Attia continua d’ailleurs à l’encourager en ce sens : « Mon maître, le gaon rabbi Ezra Attia zatsal, me soutint et m’encouragea à continuer de trancher la Halakha comme mon cœur me le dictait, sans tenir compte des gens du peuple qui n’ont guère de compréhension dans ce domaine. »

Autres ouvrages : Quelques années plus tard, alors qu’il n’avait que 31 ans, le rav Ovadia entreprit une nouvelle œuvre intitulée « ‘Hazon Ovadia ». Le volume paru cette année-là était consacré aux lois de Pessa’h et à la Haggadah. Au fil des ans, le maître compléta cette série en consacrant les autres volumes à des thèmes divers et variés, tels que les lois sur le deuil, le prélèvement des téroumot (dîmes), les règles spécifiques à la chemita, etc. Au total, il fit éditer dix-huit volumes de cette série.

Pendant dix-sept ans, de 1977 à 1984, il transmit tous les vendredis des cours sur les ondes de Kol Israël, la radio publique israélienne, lors desquels il répondait notamment aux questions des auditeurs. Au terme de cette période, ces questions/réponses furent compilées dans une série de livres intitulés « Yé’havé Daat », en 6 volumes. La particularité de cette œuvre est son approche accessible, dépourvue des pilpoulim complexes que l’on trouve généralement dans les ouvrages de responsa. À la fin de chaque réponse, figure l’énoncé clair et concis des halakhot indiquées dans ses lignes. Parmi les dizaines d’autres ouvrages qu’il rédigea, on peut encore mentionner le Liviat ‘Hen, sur les lois du Chabbat, et le Taharat HaBaït sur la pureté familiale.

Le Yabia Omer - l’œuvre maîtresse : Mais c’est assurément dans le Yabia Omer, un responsa composé de dix volumes, que la maîtrise du rav Ovadia et l’ampleur de ses connaissances furent révélées au grand jour. Le rav entama la rédaction de cette œuvre pendant la période où il vécut en Égypte, et le premier volume parut en 1954.

Tout au long de ces dix volumes, le rav Ovadia traite des questions les plus cruciales de notre génération, depuis le problème des femmes Agounot [dont le mari a disparu] après la Guerre de Kippour, jusqu’à la question de l’intégration des Caraïtes dans le peuple juif, en passant par celle des Juifs éthiopiens ou encore de la libération des otages d’Entebbe. Dès 1954, le premier volume fut gratifié du Prix du Rav Kook pour la littérature juive, et en 1970, après la parution du cinquième volume, cette œuvre reçut le Prix Israël pour la littérature juive. Au mois d’août 2012, le rav entreprit la rédaction du onzième volume du Yabia Omer, mais malheureusement, la maladie eut raison de lui avant qu’il n’ait pu l’achever.

Au fil de cette œuvre, le rav Ovadia énumère les grandes lignes de sa psika [arbitrage halakhique], qui retrace son approche personnelle dans ce domaine.

Les règles de bases de la Psika : Dans la préface du Yabia Omer, le rav insiste en premier lieu sur l’importance de baser ses choix halakhiques sur les écrits des décisionnaires, et non en se référant simplement au Talmud ou à des ouvrages non exhaustifs. Au passage, le rav aborde la question du « dérekh halimoud » [la méthode d’étude], qui caractérise jusqu’à ce jour toutes ses institutions. Pour lui, l’essentiel de l’étude ne doit pas être centré autour du pilpoul et des circonvolutions talmudiques, lesquels ne peuvent nullement permettre d’aboutir à des conclusions halakhiques concrètes. Pour lui, ces approfondissements ne sont pas moins qu’une perte de temps, car ils éloignent les étudiants de l’essentiel, à savoir la connaissance pragmatique de la loi.

Mais l’un des points cardinaux de la psika du rav Ovadia fut, comme nous l’avons évoqué, la « réhabilitation » des décisions du Choul’han Aroukh. Cette démarche était si chère à ses yeux qu’il en a longtemps fait son leitmotiv : « LéHa’hzir Atara LéYochna » – « Rendre à la couronne sa gloire d’antan. » Le contexte de cette prise de position tient au fait que, à travers les communautés séfarades dispersées dans le monde, de nombreuses coutumes n’étaient pas exactement fidèles aux prescriptions de Rabbi Yossef Karo, l’auteur du Choul’han Aroukh. Ainsi, le Ben Ich ‘Haï et de nombreux autres décisionnaires accordèrent une grande importance aux enseignements du Ari Zal, si bien que les décisions halakhiques de ce dernier eurent la préséance sur celle du Choul’han Aroukh (chez qui l’approche cabalistique n’est guère marquée). De surcroît, les communautés juives d’Afrique du Nord ont une tradition orale qui diffère quelque peu des décisions du Choul’han Aroukh. Pour le rav Ovadia, ces coutumes sont souvent dues à l’influence des communautés ashkénazes européennes, et ne correspondent pas à la tradition séfarade.

À ses yeux, le retour d’un grand nombre de Juifs en Erets-Israël était l’occasion d’opérer une réunification des coutumes sous l’égide du « Mara DéAtra » [le Maître des lieux], Maran Rabbi Yossef Karo. À de multiples reprises dans ses écrits, il insiste sur le fait que « les décisions de Maran ont été unanimement acceptées, quand bien même cent autres décisionnaires s’opposeraient à lui. Aucun rav n’est en mesure de donner une décision différente, pas même pour se montrer plus rigoureux que le Choul’han Aroukh, ni même si la majorité des décisionnaires le contredisent » (cf. Préface au Yabia Omer tome V et tome I ch. 40). Pour le rav Ovadia, « Maran a eu le mérite, suscité par le Ciel, que ses décisions soient acceptées dans le monde entier » (Yé’havé Daat tome V p. 315). De plus, même un ashkénaze qui souhaiterait suivre, en Erets-Israël, les décisions du Choul’han Aroukh (et non celles du Rama) « peut s’en remettre aux avis qui le permettent ». Il précise cependant qu’il reste préférable pour les ashkénazes de conserver leurs coutumes propres (Yabia Omer tome II, ch. 37).

Beaucoup considèrent que cette volonté de réunification fut l’un des grands projets du rav Ovadia Yossef, son souhait le plus cher étant bel et bien de rehausser l’éclat du monde séfarade, en « rendant à la couronne sa gloire d’antan »…

Source : hamodia.fr
   


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