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L'armée israélienne et les religieux

Vendredi 6 Mai 2011 | 12h15  
 
 
 
 

Si les médias israéliens comme étrangers mettent souvent l’accent sur les ultra-orthodoxes qui ne font pas l’armée, il s’avère par ailleurs que Tsahal intègre de plus en plus de soldats religieux issus du mouvement sioniste religieux. Une évolution sociologique qui pose la question du rapport entre soldats et rabbins, entre armée et religion. Cet article fait partie d’un dossier consacré à l’Armée et les religieux qui a d’abord été publié dans le magazine mensuel Regards du Centre communautaire laïc de Bruxelles.

Le chef d’Etat-major adjoint est depuis novembre dernier un Juif religieux. Une première dans l’histoire de Tsahal. Pour certains, la nomination de Yair Naveh à ce poste est une source de fierté, pour d’autres une raison de s’inquiéter, et pour les derniers, une évolution naturelle liée à celle de la société. Cette dernière position est notamment celle de Benny Ganz, le nouveau chef d’Etat-major nommé en février. « L’intégration des religieux dans l’armée reflète l’évolution de la société dans son ensemble. Il reste que les officiers sont nommés en fonction de leur mérite et non de leurs croyances », soulignait Ganz en septembre dernier (1), alors que ce général, laïc par ailleurs, ignorait qu’il allait devenir chef d’Etat-major de Tsahal.

Concrètement, quel est le nombre de religieux au sein de l’armée ? Selon une étude parue en 2009 dans le journal militaire Ma’arahot, 31,4 % des officiers de l’infanterie étaient des religieux en 2007 contre 2,5 % en 1990,une hausse vertigineuse donc en moins de vingt ans (2). « Il y a beaucoup de religieux parmi les Golani (3), parce que les yeshivot hesder (4) préparent plus particulièrement à cela », observe Yehouda Ben Meir, ancien député du Parti national religieux. Cependant, si les officiers religieux sont très présents dans l’infanterie, ils le sont peu dans l’artillerie, l’aviation ou la marine. Les kibboutznikim restent surreprésentés dans nombre d’unités, notamment parmi les pilotes. « En fait, peu de religieux décident de faire une carrière militaire », souligne Eyal Ben Ari, anthropologue à l’Université hébraïque de Jérusalem.

L’armée est donc moins homogène sociologiquement qu’elle ne l’était pendant les 25 premières années de son existence. Le rabbin Moshe Hagar-Lau, colonel de réserve, responsable du collège militaire préparatoire Yatir, se souvient : « Dans le temps, il n’était pas simple d’être religieux dans l’armée, car on était différent. L’esprit de camaraderie si important à l’armée n’était pas toujours compatible avec cette différence ». Depuis, les choses ont bien changé. Ainsi, dans les bureaux des bases militaires, il y a de plus en plus de mezouzot (5) fixées aux portes, et les images de grands Sages juifs sont désormais accrochées aux murs à côté de la photo officielle du Président de l’Etat.

Une mixité de plus en plus délicate : Autre réalité, les problèmes liés à la mixité de l’armée. Des difficultés qui vont en s’aggravant. Il arrive que dans les assemblées festives, des hommes sortent d’une salle lorsqu’une soldate se met à chanter. Par ailleurs, des soldats issus du courant nationaliste religieux préfèrent rejoindre les rangs des unités haredim (ultra-orthodoxes) où il n’y a pas de femmes, ces dernières étant considérées comme le diable. « Cela fait partie de la tendance à l’orthodoxisation du courant nationaliste religieux », précise Eyal Ben Ari. De leur côté, nombre de jeunes femmes religieuses choisissent de faire le service national civil pour ne pas être confrontées à la mixité de l’armée.

L’intégration des religieux pose donc à l’armée un vrai défi en termes de gestion de ressources humaines. Mais au-delà, la présence croissante des religieux dans l’armée ne pose-t-elle pas un problème politique majeur ? A gauche, certains alertent sur le risque d’une double allégeance de ces soldats religieux à leurs officiers et à leurs rabbins. Tsahal, longtemps dominée par des hommes issus des kibboutz, ne risque-t-elle pas d’être bientôt contrôlée par les religieux, lesquels seraient sous l’emprise de certains rabbins qui refusent de restituer les Territoires ? En d’autres termes, le sabre ne serait-il pas bientôt au service du goupillon ?

Pour Stuart Cohen, professeur au Centre d’études stratégiques Begin-Sadate, « la question de la double autorité, celle de l’officier et celle du rabbin, est un faux problème. Lors du retrait de la bande de Gaza, très peu de soldats ont refusé d’exécuter les ordres qu’on leur avait donnés. Et je pense qu’il y aurait très peu de cas de désobéissance s’il y avait un retrait de Cisjordanie ». Même son de cloche chez Yehouda Ben Meir, ancien député et chercheur à l’Institute for National Security Studies, pour qui « le risque de désobéissance des religieux est largement exagéré ». A cet égard, l’exemple de Yair Naveh, le nouveau chef d’Etat-major adjoint portant kippa, est édifiant. Durant l’été 2005, il est à la tête du retrait des quatre colonies de Cisjordanie ; épisode qui lui vaut d’être devenu une référence pour nombre d’officiers et d’avoir été vertement critiqué par le mouvement colon et les nationalistes religieux.

Le refus « gris » de servir : Pour Amos Harel, correspondant militaire du Haaretz, les difficultés à mettre en œuvre le retrait en Cisjordanie seraient plus le fait des soldats que celui des officiers, comme lors du retrait de la bande de Gaza. Il évoque le refus « gris », un refus de servir officieux qui s’est alors mis en place. Concrètement, les officiers ont préalablement « négocié » une abstention des soldats réfractaires, un moyen efficace d’éviter les refus ostentatoires pendant le retrait.

Cependant, Ben Meir rappelle qu’il existe deux refus de servir : celui des religieux qui refusent d’évacuer les colonies, et celui des gauchistes qui refusent d’opérer dans les Territoires. Ainsi, les tensions existant dans la société traversent aussi Tsahal, situation logique dans une armée de conscription. A cet égard, Yossi Argaman, retraité de l’armée et spécialiste de l’histoire militaire en Israël, souligne : « Historiquement, le refus politique le plus spectaculaire fut celui d’un colonel, qui en 1982 refusa d’entrer dans Beyrouth. A ma connaissance, jamais un religieux ayant grade de colonel n’a refusé des ordres donnés par sa hiérarchie ».

(1)Propos tenus lors d’une conférence organisée par le Centre BESA en septembre 2010 à l’université Bar Ilan.
(2) Voir Haaretz, 15/9/2010 (http://www.haaretz.com/print-editio...)
(3) Brigade d’élite de l’infanterie
(4) Collège militaire religieux
(5) Objet de culte juif constitué d’un rouleau de parchemin comportant deux passages bibliques, emboîté dans un réceptacle, et fixé au linteau des portes d’un lieu d’habitation permanente

Source : jerusalem-religions.net
   


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