Page d’accueil du site « La force du nom »
Les noms juifs ne sont plus une tare.
Dans le passé, beaucoup ont préféré abandonner leur patronyme hébraïque, souvent trop lourd à porter : difficile à prononcer et surtout révélateur d'une appartenance religieuse ou ethnique, exposant son porteur aux préjugés et à l'antisémitisme.
Les exemples connus ne manquent pas : Robert Zimmerman, Lev Bronstein ainsi que Bernard Schwartz - alias Bob Dylan -, Léon Trotsky et Tony Curtis. Mais aujourd'hui cette tendance historique connaît un renversement surprenant.
En France, un groupe de Juifs dont les parents ont choisi d'adopter un nom français après la Seconde Guerre mondiale veulent retrouver leurs noms initiaux et leur héritage perdu. L'association "La Force du Nom" représente à peu près 200 des personnes concernées. Pour l'heure, tous se heurtent à un obstacle légal. En effet, une loi, datant du XIXe siècle et toujours en vigueur, interdit aux citoyens français ayant changé leur nom, ainsi qu'à leur progéniture, de revenir sur cette décision.
Le mois dernier, "La Force du Nom" a donc déposé un recours auprès du ministère de la Justice. Le groupe réclame qu'une exception soit faite pour les Juifs ayant agi après la guerre en réaction aux pressions sociales et à la peur d'une nouvelle Shoah. Une réponse est attendue pour le mois d'octobre.
"Cela pourrait corriger l'héritage tragique de la Seconde Guerre mondiale", estime Regine Weintrater, psychanalyste et porte-parole du groupe. "Un Juif qui a grandi après la guerre n'a quasiment jamais entendu parler le yiddish. Tout ce qu'il leur reste du judaïsme ce sont quelques fêtes et du gefilte fish. Maintenant, ils veulent que leurs noms leur soient rendus", conclut-elle.
Source : JERUSALEM POST