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Les juifs de Salonique

Dimanche 9 Novembre 2014 | 19h23   Vue : 5783 fois
 
 
 
 



Suite à l’invasion de la Grèce par les allemands en avril 1941, le pays est divisé en plusieurs zones :
• Le Nord de la Thrace (à l’exception de sa partie orientale) est octroyé à la Bulgarie qui se voit ainsi récompensée d’avoir rallié l’Axe et autorisé le passage des troupes allemandes sur son territoire.
• La région frontalière de la Macédoine grecque passe sous contrôle militaire allemand.
• Le Sud du pays, Athènes et l’Épire passent sous contrôle italien.



Famille juive typique de Salonique en 1917
La plupart des Juifs de Grèce se trouvent dans les régions contrôlées par les Allemands, avec notamment Salonique où vivent environ 56 000 Juifs, en 1940.

Les Allemands investissent Salonique le 9 avril 1941. Les mesures restrictives d’usage sont appliquées sans tarder, avec fermeture des deux périodiques juifs francophones, "L’Indépendant" et "Le Progrès" ainsi que du journal judéo-espagnol "El Mesajero", le dernier périodique judéo-espagnol au monde à être publié en écriture Rachi, les autres ayant opté pour l’alphabet latin. Les membres du conseil communautaire sont tous arrêtés puis relâchés. Les archives et les bibliothèques de la communauté sont pillées. Des documents de grande valeur sont confisqués et transférés à l’Institut für Judenforschung, à Frankfurt, avant de disparaître au cours de la guerre. Saby Saltiel, un ancien dirigeant communautaire, est désigné comme président de la communauté afin de servir de courroie de transmission entre celle-ci et les forces d’occupation.

A la rigueur de l’hiver 1941-1942 s’ajoute la pénurie alimentaire. Les décès sont nombreux dans la population grecque, tant juive que non-juive.

Le 11 juillet 1942, un communiqué dans la presse appelle les Juifs de dix-huit à quarante-cinq ans à se rassembler place de la Liberté, dans le centre-ville de Salonique. 9 000 hommes s’y retrouvent. Ils sont battus, insultés, humiliés. Deux jours plus tard, 2 000 hommes sont envoyés dans des bataillons de travaux forcés ; 250 d’entre eux vont y trouver la mort. La communauté juive s’efforce d’améliorer leur condition et de racheter ses jeunes. Max Merten, l’administrateur militaire des affaires civiles, demande aux Juifs trois milliard cinq cent millions de drachmes avant de ramener la somme à deux milliard cinq cent millions de drachmes, en décembre 1942. La communauté parvient à en réunir un milliard six cent cinquante millions. Les Allemands harcèlent les Juifs, pillent et exproprient. Le grand-rabbin de Salonique, le Dr. Zvi Koretz, est relâché pour être placé à la tête du Judenrat, en décembre 1942, à la place de Saby Saltiel.


Déportation des Juifs de Ioannina
En janvier 1943, les nazis entreprennent de planifier la déportation des Juifs de Grèce. Dieter Wisliceny et Alois Brunner, collaborateurs d’Adolf Eichmann, arrivent à Salonique début février 1943 et commencent à coordonner leurs projets avec Max Merten.

C’est au cours de ce même mois que les lois de Nuremberg entrent en vigueur, avec notamment le port obligatoire de l’étoile jaune. Avec l’aide du Dr. Zvi Koretz, une liste de Juifs de Salonique est établie. Trois ghettos sont implantés. Le 25 février, on y fait converger l’ensemble de la population juive de la ville. Le plus important de ces ghettos est situé dans le quartier Baron de Hirsch, à proximité de la gare…

Le 6 mars, on interdit aux Juifs de quitter le ghetto. Leurs biens sont confisqués et transférés sur des comptes contrôlés pas les Allemands. Le 15 mars, un premier convoi quitte la ville et arrive à Auschwitz cinq jours plus tard. Sur les 2 800 déportés, 2 191 sont gazés dès leur arrivée. Des voix s’élèvent contre ces déportations, parmi lesquelles celles d’intellectuels et d’autorités religieuses athéniennes, dont l’archevêque Damaskinos qui sera déclaré ?Juste parmi les nations”. Le Dr. Zvi Koretz essaie de gagner du temps. Adolf Eichmann accepte de relâcher 3 000 Juifs promis à la déportation pour les affecter à l’Organisation Todt, dans les environs de Salonique. Le Dr. Zvi Koretz propose alors que leur nombre soit porté à 15 000, ce qui lui est refusé. Il fait jouer ses relations mais finit par être destitué et incarcéré.


Humiliation publique des juifs de Salonique
Quelques centaines de Juifs étrangers parviennent à échapper aux griffes des Allemands, essentiellement des Juifs espagnols et italiens.

En effet, dès le début du conflit, les Allemands se sont penchés sur la question du traitement à réserver aux Juifs étrangers. En 1943, ils décident d’inclure les Juifs des pays conquis ou alliés dans la Endlösung der Judenfrage et de "rapatrier" les autres.

Des Juifs de Grèce avaient acquis une nationalité étrangère, essentiellement espagnole ou italienne, depuis l’époque des capitulations de l’Empire ottoman, principalement au XIXe siècle, un système dont les pays européens tiraient partie pour étendre leur sphère d’influence. Ainsi l’Espagne des années 1920 avait-elle sollicité les Séfarades.

En 1943, il y avait à Salonique 511 Juifs espagnols. Leur ?rapatriement” vers l’Espagne franquiste ne fut guère aisé. Ces Juifs étaient pourtant a priori considérés comme des citoyens espagnols à part entière ; mais l’Espagne d’alors traînait des pieds et compliquait les négociations.

Les initiatives de sauvetage furent le fait d’individus comme Sebastián de Romero Radigales, consul d’Espagne à Athènes, qui parvint à envoyer 150 Juifs espagnols dans la zone grecque sous contrôle italien.


Rassemblement des juifs de Salonique durant la shoah
La plupart des déportations de Salonique ont lieu entre mars et mai 1943. Fin août 1943, après plus de quatre siècles et demi de présence séfarade, la ville est judenrein. ?La Jérusalem des Balkans” n’est plus.

De 1941 à 1943, les Juifs de Grèce (parmi lesquels ceux d’Athènes) placés sous autorité italienne se voient protégés par elle. Citons en particulier l’administrateur et chef de la police italienne pour la Grèce du Sud, le général Carlo Geloso (1879-1957), et son successeur, le général Carlo Vecchiarelli, qui surent faire échec à de nombreuses menées allemandes. Grâce à la protection italienne, la population juive d’Athènes a augmenté au cours de la guerre et approche en 1943 les 10 000 habitants.

En mars 1944, les Allemands décident de déporter les derniers Juifs de Grèce. Dieter Wisliceny coordonne la logistique des déportations avec le général SS Jürgen Stroop. En mars 1944, les Allemands arrêtent 800 Juifs à Athènes.

Entre mars et avril, des Juifs sont raflés dans à Ioannina, Preveza, Volos, Larissa et autres villes. Ils sont parqués dans le camp de Haidari, à Athènes, d’où 5 200 d’entre eux seront déportés à Auschwitz, en avril 1944. En juin et juillet 1944, 1 800 Juifs de Corfou et 1 700 Juifs de Rhodes seront à leur tour déportés à Auschwitz.


Couple juif grec juin 1943
Entre mars et avril, des Juifs sont raflés dans à Ioannina, Preveza, Volos, Larissa et autres villes. Ils sont parqués dans le camp de Haidari, à Athènes, d’où 5 200 d’entre eux seront déportés à Auschwitz, en avril 1944.

En juin et juillet 1944, 1 800 Juifs de Corfou et 1 700 Juifs de Rhodes seront à leur tour déportés à Auschwitz. Selon les statistiques établies par le Comité central des communautés juives de Grèce, près de 87 % d’une population comptant 75 357 membres périrent dans la Shoah, l’une des proportions les plus élevées d’Europe.




Jeunes juifs de Salonique en 1943



Vue cimetiere salonique detruit



Les hommes de la communauté juive de Salonique forcés à se livrer à des exercices physiques en juillet 1942





   


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