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Le cobra | | Vendredi 21 Novembre 2008 | 11h25 Vue : 3625 fois | | |
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L'un des Talmidim
de la Yéchiva Ohr Saméa'h à Jérusalem, originaire d'Union Soviétique nous a raconté une histoire à laquelle il n'avait pas directement participé. Il avait reçu une lettre étonnante d'un ami resté en Russie.
Il savait
que son ami, Ilya, était athée. Mais sa lettre commençait par les mots:
" Cher Boris, je sais maintenant qu'il y a un D. en ce monde ". La lettre racontait ensuite en détails cette histoire stupéfiante.
Il avait été enrôlé
dans l'armée soviétique. Après la période des classes, il fut envoyé en Afghanistan, comme des centaines d'autres, pour combattre les résistants de Kaboul. L'entraînement pour cette sorte de combats en montagne nécessitait une préparation particulière. Les soldats soviétiques ne devaient pas tenir compte uniquement du matériel militaire conventionnel, mais également des éléments naturels. La température extérieure, les irrégularités du terrain, les serpents venimeux, tout devait être pris en considération.
Quand il était enfant,
Ilya était un amoureux de la nature. Les plantes et les animaux étaient sa passion, et les randonnées son passe-temps favori. Aussi, le fait d'être stationné dans cette vaste région montagneuse, avait-il pour lui un côté exaltant.
Pendant plusieurs jours,
Ilya et son bataillon campèrent sur un haut plateau stratégique qui dominait des kilomètres de plaine. Chaque jour, Ilya partait se promener tout seul et observait la vie des plantes et des animaux de la région.
C'étaient les serpents et les scorpions qui le fascinaient le plus.
Tous les matins,
il emportait de la nourriture et l'offrait aux serpents qui nichaient derrière l'anfractuosité d'un rocher. Il était presque leur ami. Les serpents venimeux acceptaient tout ce qu'Ilya leur offrait et se retiraient dans leur abri.
Un jour, l'officier en chef donna l'ordre à son bataillon de lever le camp. Ils devraient être prêts à prendre la route tôt le lendemain matin.
Avant de partir,
quand il eut fini d'empaqueter ses bagages, Ilya décida d'aller dire un dernier adieu à ses amis les serpents, en leur offrant un peu de nourriture. Quand Ilya s'approcha, un gros cobra se déroula brusquement et se dressa devant lui, prêt à cracher son venin mortel.
Au cours
de leur entraînement, les soldats avaient appris à réagir devant une telle situation : il faut rester immobile, car tout mouvement risque d'énerver le cobra qui peut alors, en un éclair, planter ses crochets dans la peau de sa victime et y injecter son venin mortel. A la suite de quoi, sans assistance médicale immédiate, la mort s'ensuit rapidement.
Ilya n'avait pas
le choix: il devait rester immobile jusqu'à ce que le serpent se retire. Mais celui-ci ne bougeait pas. Il restait dressé, comme s'il était prêt à frapper. Ilya était terrifié. Il pouvait être tué d'un instant à l'autre. Il entendait son bataillon qui pliait bagages. Il aurait voulu leur crier de l'attendre, mais il n'osait pas bouger. Pendant plus de trois heures,
le serpent fixa Ilya droit dans les yeux, tandis que celui-ci lui rendait prudemment son regard, en essayant de ne pas faire le geste qui lui serait fatal.
Finalement,
après ce qui lui parut une éternité, le cobra se ré enroula et s'éloigna en rampant. Ilya alla récupérer son équipement, puis se mit à courir dans la direction approximative que les soldats avaient prise. Il les chercha pendant des heures. Il se fraya un chemin, malgré sa fatigue et sa soif, vers un col entre deux montagnes. Il commençait à désespérer - quand il aperçut le premier d'entre eux.
 Soldats russes au retour d'Afghanistan
Il reconnut
tout de suite le soldat soviétique, à sa tenue. Il était étendu au milieu de la route de montagne, mort. Puis il vit les autres - les soldats qu'il accompagnait gisaient tous, morts, sur le sol.
Il se précipita
vers eux, son fusil pointé devant lui cherchant à repérer l'ennemi dans toutes les directions. Mais un mur de silence l'entourait. Un silence de mort.
C'est alors qu'il comprit que son bataillon avait été victime d'une embuscade afghane. Les soldats afghans avaient attendu que le bataillon s'engage à travers le col pour tuer tous les soldats soviétiques.
Ilya réalisa
soudain qu'il avait été sauvé par le cobra qu'il nourrissait chaque jour. Il leva les yeux vers les montagnes lointaines puis vers le Ciel. Une larme coula le long de sa joue. Il savait très bien que seule une intervention Divine pouvait expliquer ce miracle.
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